L’expérience virtuelle de vieillissement des visages racontée sur ce blog, a donné une idée inverse à Sylvie Merabti, documentaliste au collège de Talant.

Les seniors qui dans la ville de Talant et via la bibliothèque, ont lu individuellement les albums sans pour l’instant rencontrer les collégiens n’ont pas toujours eu des rides.

Et si on leur demandait deux photos, une récente avec leur visage marqué, une de leur jeunesse à la peau douce ?

Sylvie Guyot à la bibliothèque se chargera de scanner ou tirer les portraits qui seront exposés au collège.

En juin, les élèves voyageurs découvriront les visages des partenaires de lecture en appariant les portraits ridés et ceux d’avant les rides !

VML

 

Les élèves de la classe UPE2A (Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants) du lycée Valéry Larbaud (Allier) ont rédigé, à la manière du photographe JR, leur portrait  illustré d’une image de leur choix.

Ainsi, les jeunes migrants  se sont fait connaître au sein de leur établissement et ont fait découvrir leur pays d’origine à leurs camarades, grâce à la carte planisphère affichée à côté de leur portrait au CDI. Cette activité pédagogique a valorisé les parcours de vie authentiques, parfois douloureux et toujours émouvants de ces jeunes allophones.

Par ailleurs, grâce à cet exercice alliant création et rédaction, chaque élève a pu travailler le lexique et la syntaxe de leur nouvelle  langue d’apprentissage.

Vous pouvez découvrir leur portrait en parcourant la carte interactive : Portraits UPEA

Prochainement, les élèves de l’UPE2A  partageront une lecture scénarisée de l’album Si je reviens un jour, (album plébiscité par nos  jeunes migrants, passionnés par l’Histoire) avec leurs camarades de la classe de 3ème Prépa Métiers dont est inscrit au programme l’étude de cette tragique période historique.

Odile, professeur de français langue étrangère et Marie-Hélène, professeur documentaliste
Lycée V. Larbaud, 03306 Cusset


A Vesoul (Haute-Saône) les voyageurs-lecteurs de l’unité d’enseignement au lycée Belin se sont projetés dans l’âge mûr… avec des rides (grâce au logiciel de vieillissement « snapchat ») et un métier (ou une situation sociale), qu’ils ont décrit dans un autoportrait imaginaire.
Ainsi le garçon, à droite sur la photo de groupe, passionné de tracteurs aura, le temps de l’atelier, réalisé son rêve : « être à la tête d’une grosse exploitation agricole de 230 hectares, avoir 7 tracteurs, 7 ensileuses, 6 bennes, 2 presses… une femme et 5 enfants ».

A Mondeville (Calvados), la médiathèque fédère par une newsletter régulière ses trois groupes de voyageurs : un Ephad, un lycée, un CM1-CM2.
La dernière en date relate les premières séances de photos animées par un club photo de la ville (l’Image photo club Paul Langevin).
Stéphanie et Marc ont installé un studio éphémère au lycée Jules Verne. Les élèves de terminale MELEC (Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés) se sont prêtés au jeu, masqués et démasqués. Leurs portraits seront exposés à la médiathèque avec ceux des plus jeunes et des ainés. On imagine pour les visiteurs un jeu plaisant d’association entre les portraits au naturel et ceux en partie cachés.

 

Formidable surprise pour la créatrice de lecture épicée que je suis que de voir une version différente de celle que j’ai imaginée.

En effet, au collège de Saint-Trivier-de-Courtes (Ain), ma version du Barrage a gagné en qualité et en dynamisme, grâce au duo professeur-documentaliste et professeur de musique.
1/ Les élèves se sont installés en cercle autour d’un plot fait de deux boites en carton sur lequel constituer les paysages.
2/ Tous les éléments ont été distribués aux jeunes pour installation progressive :  les vignettes extraites de l’album et les kapla pour monter le barrage.
3/ La professeure de musique a chanté et joué du violon.
4/ Les élèves se sont déplacés en tournant au son de la cornemuse.
5/ Sitôt le paysage verdoyant constitué, l’album a été introduit.
6/ Un chœur s’est constitué de fait avec des phrases répétées par tous.

A mon tour avec un groupe de douze élèves de Chalon sur Saône (Collège Camille Chevalier), j’ai adopté avec succès l’installation en cercle, distribué les kapla en plus des vignettes d’avant le lac, passé deux morceaux de musique de William Taylor, fait reprendre en écho les phrases évoquant l’écoute musicale.
J’ai préféré ne montrer les magnifiques double-pages que dans un 2e temps, celui où les jeunes, encouragés par leur professeur de lettres, récapitulent l’histoire à voix haute.
Puis nous avons installé les animaux et les plantes sur les berges du lac, ne laissant au fond du lac que les habitations englouties. Nous avons imaginé les anciens villageois venus chanter et danser au bord de l’eau en hommage à tous ceux qui avaient vécu dans la vallée. Les gens passent, la musique demeure.
VML

Parrainée par une collègue de Saône-et-Loire, Clémence a inscrit à 1 ,2, 3 albums le lycée Belin à Vesoul (Haute-Saône) où elle est professeur-documentaliste à mi-temps. C’est avec douze élèves de 16-19 ans et leur enseignant de l’Unité d’Enseignement (ULIS +) qu’elle a embarqué.

A l’automne, avant la présentation de la sélection, ils ont fait des hypothèses sur les visuels détourés des couvertures. Puis, seuls ou à deux, les jeunes ont pris la responsabilité d’un album : « la répartition s’est faite naturellement. L’un des jeunes a même demandé à ses parents l’album en cadeau de Noël de façon à l’avoir en permanence à disposition ».

Pour chaque album, la lecture à voix haute par la documentaliste est suivie de mises au point sur la compréhension, d’échanges, puis d’une activité : lecture, écriture ou arts plastiques.

Pour les Dessins de Claire, ils ont dessiné des vitraux et confectionné des marottes des artisans du chantier de la cathédrale.

Pour Les souliers usés, les jeunes vont s’entrainer à jouer la lecture épicée pour la présenter à une classe ULIS du collège René Cassin à Noidans-les-Vesoul.

Pour Je n’ai jamais dit, ils établiront une correspondance avec la classe ULIS du collège des Epontots (71)

Pour les Rides, les accompagnants ont une idée originale, prochainement dévoilée sur le blog.

L’idée forte est de donner à ces jeunes en difficulté scolaire l’occasion d’être acteurs de lecture. Les débuts sont prometteurs. Ils sont très investis, leur enseignant conquis par les albums, Clémence par « le projet qui, contrairement à d’autres offres, est magique parce qu’on est accompagné et doté de très bons outils mais en même temps très libre ».

Louise Pikowski et Sara Lichtsztejn, deux lycéennes juives, vivaient à Paris sous l’occupation allemande. Toutes les deux ont été déportées à Auschwitz. Louise y est morte dès son arrivée, gazée avec toute sa famille. Sara en est revenue et a retrouvé sa mère, elle aussi rescapée des camps d’extermination.

La vie de la première, on la connait à travers les lettres qu’elles échangeait avec sa prof de latin-grec pendant les vacances, retrouvées trente ans plus tard dans un placard du lycée La Fontaine à Paris et dévoilées au grand public par la journaliste Stéphanie Trouillard dans un film  documentaire puis la BD Si je reviens un jour.

La seconde, d’une année sa cadette, a été interviewée en 2006 dans le cadre de « Typo »* par des lycéens bourguignons et Dominique Gaye avec qui elle est retournée à Auschwitz. Des photos d’archives autorisées par le musée du camp étayent son témoignage, très bien filmé et monté par Julien Pelletier.

Cette petite heure avec elle est instructive et très émouvante. Cette femme, énergique, lucide et profonde, qui, encore récemment, témoignait en « visio » devant des lycéens, fait notre admiration.

Ne manquez pas de découvrir et de faire connaître autour de vous cette belle personne.

PS : Un document de 12 pages, réalisé par la même équipe, est également disponible. Demander le fichier pdf à Livralire (envoi par wetransfer)

*Typo : association de journalisme lycéen et d’éducation à la citoyenneté (1998-2015)

 

Au CDI du collège Saint Dominique à Chalon (71), dans l’espace réservé à 1, 2, 3 albums, chacun est invité à livrer un de ses secrets.

Une urne a été installée à cet effet. Jeunes et adultes peuvent y glisser leur message.

Ces secrets seront partagés anonymement et exposés sur le mur des « J’ai dit à quelqu’un ».