Cher André Langevin, ou Zaü,
au cas où vous ne l’auriez pas appris par votre éditeur, sachez que monsieur Ba fait ce semestre une grande tournée à la rencontre de lecteurs de 10 à 100 ans embarqués dans 1, 2, 3 albums. A force de côtoyer Ba, ou Yön, puisque comme vous il signe ses planches d’un pseudo, c’est comme si je vous connaissais intimement. Il n’est en effet pas difficile de reconnaître en lui votre double. Je voudrais donc vous confier ce qui m’est arrivé ce dimanche 10 février.

En plein après-midi, le téléphone sonne chez moi, l’organisatrice du voyage-lecture. Au bout du fil, une petite voix timide.
– Bonjour, je suis bien à 1, 2, 3 albums.
– Oui, c’est Véronique, l’organisatrice.
– Je voudrais vous dire que c’est trop bien la sélection des albums. Il y en a un que j’aime particulièrement c’est Mille dessins dans un encrier. Celui-là, il est formidable !
– Tu es où ?
– Chez moi.
– Je veux dire dans quel coin de France car des lecteurs d’albums, il y en a un peu partout.
– Je suis en Bourgogne.
– Comment connais-tu les albums ?
– Je les lis en étude au collège.
– Comment t’appelles-tu ?
– Maëlle
– Quel âge as-tu ?
– Onze ans. Excusez, je suis pressée, au revoir et merci.

La façon de raccrocher m’a fait penser à une blague ou à un pari entre copains : pas cap d’appeler au numéro qui est sur les signets ? Si c’est le cas, bravo, les complices n’ont dit mot ni ricané à ses côtés ! Mais le ton était plutôt celui d’une vraie confidence. Peu importe, la surprise fut immense et émouvante : à l’heure des mails et des SMS, une jeune collégienne qui prend son téléphone pour partager son bonheur de lectrice.

Si quelqu’un pense connaître Maëlle, qu’il m’appelle ou m’écrive. Je voudrai lui offrir un exemplaire de cet album merveilleux qu’elle aime tant. Elle me dira peut être alors si elle-même dessine ou si elle aimerait aller à l’école supérieure de dessin de Maître Yön !
VML

Un cadre du service social de l’Yonne a demandé à la Bibliothèque départementale d’animer un atelier lecture lors une journée professionnelle de sensibilisation à la culture africaine. Cette journée de travail avait pour sujet : « Femmes africaines : mieux les comprendre pour mieux les accompagner ». En effet, les travailleurs sociaux d’Auxerre reçoivent de plus en plus de femmes / familles africaines, mais n’ont pas forcément les clés pour comprendre leurs réactions ou leurs façons d’agir.

La bibliothèque départementale nous a envoyées, Sandrine et moi pour animer un des cinq ateliers mis en place pour l’occasion. Nous avons apporté une trentaine d’ouvrages jeunesse et adultes sur l’Afrique et avons fait la lecture épicée de l’album Les sœurs Koumba, un fabuleux voyage au Sénégal (1, 2, 3 albums 9)

Cette lecture a permis de présenter le dispositif 1, 2, 3 albums aux agents du service social départemental qui ont réservé à l’atelier un accueil attentif et intéressé. Gageons que les assistantes sociales seront nombreuses lors de la journée de lancement en novembre prochain dans l’Yonne !

Myriam, bibliothécaire à la BDY

Pour la 2e année, Livralire a lancé 1,2, 3 albums à la maison des seniors de Chalon-sur-Saône en jumelage avec une classe de 6e. Mardi 22 janvier, six adultes voyageurs de l’an passé arrivent très à l’avance. Ils sont rejoints par cinq nouvelles personnes qui avouent que c’est de rencontrer des jeunes qui les a décidées à venir. C’était clairement annoncé sur le programme.

En attendant les collégiens, on remet aux adultes une invitation avec les objets-indices et un signet 1, 2, 3 albums sur lequel est collée une étiquette avec les dates des 9 rendez-vous lecture dont trois avec les 6e. Pendant les intermèdes musicaux, je vois leur regard aller et venir entre les papiers qu’ils ont en main, le livret ouvert sur table, l’album et les silhouettes évidées sur les cartons de fond.

 

 

 

 

 

Après qu’on ait posé ensemble un regard global sur la scénographie (D’où viennent les silhouettes évidées ? Pourquoi seulement des mots pour le  8e album ?) les jeunes sont invités par deux ou trois à emprunter un album et à le partager avec un adulte : lecture, feuilletage, observation. Les groupes se forment facilement, les échanges démarrent plus vite qu’on ne le pensait de sorte que certains ressentent de la frustration quand on annonce le goûter. Une dame nous demande si on a prévu un moment où se retrouver avec les mêmes enfants pour discuter de l’album.

Comme je le leur avais suggéré, les élèves ont noté sur un petit papier un sentiment qu’ils ont ressenti personnellement ou admiré chez les héros. A côté des inévitables « c’est nul » ou «  c’est cool », il y avait les mots : amour, joie, admiration, bonheur, ennui, stress, curiosité, plaisir, courage, tristesse.

L’attitude attentive des collégiens a étonné les adultes. On la doit un peu à l’effet de surprise de la scénographie et beaucoup à la préparation de la rencontre par le professeur, parlant du projet, de la sortie en ville et faisant émettre des hypothèses à partir des objets du carton d’invitation dont l’intrigante lampe à pétrole.

Trois adultes nouveaux-venus confient leur joie d’avoir été là, d’avoir vu une belle lecture-spectacle et d’avoir côtoyé des jeunes. Guy est partant pour faire un dessin après chaque lecture épicée, Pierre un signet final.

Pour la petite histoire, sachez que le professeur a astucieusement géré la colère d’une élève contre une autre en lui faisant choisir dans le Labyrinthe de l’âme les trois sentiments qu’elle ressentait.
VML

Il y a deux jours, les libraires ont reçu un mail lapidaire des éditions Piccolia annonçant la fermeture de leur maison avec cessation immédiate des approvisionnements et des retours alors même qu’elles venaient de publier un album exceptionnel parlant aux enfants de la maladie d’Alzeimer : Ne m’oublie pas de Clare Helen WELSH et Lindsay ASHLING.

On ne pourra plus passer commande d’Un air de liberté à Congo square.
La seule chance d’acheter un exemplaire de ces albums est de trouver une librairie qui les a (encore) en rayon !
Surmontons notre déception en écoutant du blues et espérons qu’un autre  éditeur reprendra au moins ces deux titres !
VML

Pour faciliter les lectures en groupe et à voix haute, Livralire créée pour chaque album une lecture « épicée », dynamique et participative.

 

 

 

Quatre ateliers, ouverts aux voyageurs en priorité mais pas seulement, sont proposés pour s’exercer à les jouer et apprendre les petits trucs qui en font des lectures goûteuses qui aident faire sens. Il reste des places.

En Côte d’or, le mardi 29 janvier à la bibliothèque de Noiron. Contactez Marlène François. (BDY)
Dans l’Yonne, le jeudi 31 janvier à la bibliothèque de Pourrain. Contactez  Anne Marion (MCO)
ATTENTION : pour l’Ain et la  Saône  Loire, le jeudi 7 février, un atelier commun à  la BDP 01 -musée des planons – St Cyr / Menthon (pas loin de Mâcon). Contactez Catherine Rizet ou Véronique Lombard

Le numéro 549 des Cahiers pédagogiques, paru fin 2018, est consacré aux usages des livres de jeunesse.

Dans un article en libre accès,  Angélique Segura, professeur documentaliste dans l’Yonne, partage son expérience de voyageuse dans les albums année après année. Elle est passée du doute  – les albums c’est pour les petits – à la révélation : la réconciliation des élèves avec la lecture. Elle a embarqué seule la première année, aucun prof ne répondant à son offre – puis a réussi à entrainer des collègues !

Elle nous a confié que, devenue « albumivore », il lui tenait à cœur de mentionner, dans une revue pédagogique, l’immense travail de Livralire et le bonheur donné aux enseignants et aux élèves. Nous l’en remercions infiniment.