Pour lire en groupe, Livralire crée pour chaque album, une lecture dite « épicée », c’est-à-dire une lecture à voix haute, intégrale ou aménagée (partielle ou/et découpée), brute ou mise en scène, dynamique et coopérative (plusieurs voix possibles), inspirée par des éléments visuels ou narratifs qu’elle souligne ou éclaire.

Les lectures épicées aident à la compréhension, apportent du piquant, donnent une place active aux auditeurs, cadencent les rencontres, varient les séances.

C’est un tremplin pour la lecture individuelle intégrale ou ça la remplace pour ceux qui n’ont pas les compétences nécessaires.

C’est une trame dont peuvent s’emparer les lecteurs pour passer l’histoire à d’autres, comme narrateurs principaux ou voix secondaires.  « Chaque classe engagée  (6e et CM2) est responsable d’une lecture épicée ». « Notre classe Ulis prépare une lecture épicée pour les parents, une pour une autre classe ».

C’est un produit durable. «Pas une semaine au CDI où je ne ressorte une lecture épicée des années précédentes et l’album qui lui correspond pour étayer une thématique travaillée par un prof ou pour un accueil de classe ».

C’est un moyen de faire connaître le projet et de faire tomber les a priori sur les albums. « Les réticences d’une équipe pédagogique au lycée (Des albums en seconde ! Vous n’y pensez-pas ?) sont tombées après que je leur ai joué la lecture épicée de Si je reviens un jour. » 

Pour la 15e édition, Livralire propose :
Une lecture brute sur pupitre des Dessins de Claire.
Une lecture de type kamishibaï : Kini le monde à bras le corps et Quelqu’un m‘attend derrière la neige.
Une lecture mise scène :  Si je reviens un jour et
Les Souliers usés.
Une lecture-installation pour Le barrage.
Un jeu d’observation : Les rides et Je n’ai jamais dit.

Nota bene : Les lectures épicées des titres en bleu ont été filmées et seront prochainement sur le blog.
VML

Louise Pikowski et Sara Lichtsztejn, deux lycéennes juives, vivaient à Paris sous l’occupation allemande. Toutes les deux ont été déportées à Auschwitz. Louise y est morte dès son arrivée, gazée avec toute sa famille. Sara en est revenue et a retrouvé sa mère, elle aussi rescapée des camps d’extermination.

La vie de la première, on la connait à travers les lettres qu’elles échangeait avec sa prof de latin-grec pendant les vacances, retrouvées trente ans plus tard dans un placard du lycée La Fontaine à Paris et dévoilées au grand public par la journaliste Stéphanie Trouillard dans un film  documentaire puis la BD Si je reviens un jour.

La seconde, d’une année sa cadette, a été interviewée en 2006 dans le cadre de « Typo »* par des lycéens bourguignons et Dominique Gaye avec qui elle est retournée à Auschwitz. Des photos d’archives autorisées par le musée du camp étayent son témoignage, très bien filmé et monté par Julien Pelletier.

Cette petite heure avec elle est instructive et très émouvante. Cette femme, énergique, lucide et profonde, qui, encore récemment, témoignait en « visio » devant des lycéens, fait notre admiration.

Ne manquez pas de découvrir et de faire connaître autour de vous cette belle personne.

PS : Un document de 12 pages, réalisé par la même équipe, est également disponible. Demander le fichier pdf à Livralire (envoi par wetransfer)

*Typo : association de journalisme lycéen et d’éducation à la citoyenneté (1998-2015)

Au foyer de vie d’Ebreuil, j’embarque chaque année les résidents dans 1, 2, 3 albums. Fidèles à l’atelier lecture, ils attendent avec impatience les vendredis après-midi pour découvrir une nouvelle histoire.

Je profite des idées et des conseils de Livralire pour présenter les albums et les lire à voix haute.

Cette année nous avons innové. Nous avons conjointement monté la scénographie, les résidents, une jeune stagiaire et moi-même. Un résident marquait l’entrée dans chaque album par des accords de guitare. Ce fût un réel plaisir.

Ceux qui ont la capacité de lire sont très demandeurs. Avoir une part active dans la scénographie et les lectures « épicées » est un moyen de progresser et une occasion d’être reconnus.

Catherine Charmant, éducatrice au foyer de vie d’Ebreuil (Allier)

Trois étudiantes en BTS Anabiotec 2e année au Lycée La Brosse à Venoy (Yonne) ont, dans le cadre de leur Projet d’Initiative et de Communication, ont lancé un échange intergénérationnel sur la base d’1, 2, 3 albums entre une classe primaire de Saint-Bris-Le-Vineux et les ainés de Perrigny.

Compte tenu des circonstances, tout se fera par la correspondance.
Les étudiantes ont dans un premier temps veillé à ce que les deux groupes fassent connaissance.
Elles ont photographié et interviewé des résidents de l’Ehpad puis transmis aux élèves, sous forme de fiche individuelle, leur photo accompagnée d’un petit texte avec leur âge, leurs passe-temps, leur ancien métier, etc.

Les jeunes, en binôme, ont écrit une carte postale à une personne de leur choix, se présentant, rebondissant parfois sur son portrait (cette dame aime coudre comme moi) et lui confiant un petit secret (faire les mots croisés de son grand père sans qu’il le sache).

Le passage par l’écrit a obligé chacun à se mettre un peu à nu et de fait à  créer un climat de connivence immédiat et fécond, en vue des prochains échanges sur les lectures.

VML d’après un article de Damien Robine, France Bleu Auxerre.

Pour le tournage de deux lectures épicées polyphoniques, 8 collégiens ont prêté leur voix à 8 personnages d’album.

A Chalon (Collège Saint Dominique), Maël est devenu Abraham, le père de Louise Pikovsky, Rose, sa copine de lycée et Victor, un ami des anciennes du lycée La Fontaine.

A Beaune (Atelier Lelouch), Zihan-Clément fut roi quelques secondes, Louis-Marie, pâtre. Callixte s’est exercé à la fonction de messager. Ariane, l’ainée des princesses, a laissé un peu de place à Ludmila, la benjamine.

En visionnant les vidéos à venir de Si je reviens un jour et celle des Souliers usés, vous ne ferez que les entendre. Bien que secondaires, leurs rôles sont essentiels à la dynamique du récit. Merci à eux.

Toutes nos formations se déroulant actuellement en distanciel, nous avons proposé fin janvier un atelier autour des lectures épicées par écrans interposés.

Nous étions un peu inquiètes des éventuels soucis techniques (connexion des participantes, angles de vue, répartition des voix du public) et de notre capacité de transmission dans de telles conditions. Après quelques calages, tout s’est bien passé.  Nous sortons rassurées de cette journée :

  • une bibliothécaire, novice en la matière, repart avec l’impression d’avoir bien cerné le principe et l’intérêt de ces lectures. Une autre a changé de regard sur l’un des albums, après avoir prêté sa voix au narrateur principal
  • une enseignante en section ULIS  a le cerveau bouillonnant d‘idées d’activités pour prolonger les lectures
  • toutes les participantes ont une  vision plus concrète du déroulement des lectures et des éventuelles astuces ou adaptations

Pour nous, qui étions jusque-là de simples participantes lors cet atelier animé précédemment par Véronique Lombard, cela nous permet de :

  • mettre « les mains dans le cambouis » en nous confrontant de manière pratique aux lectures épicées à chacune des étapes : préparation, répétition et mise en œuvre
  • répondre aux futures questions des animatrices du voyage-lecture et leur prêter du matériel pour réaliser ces lectures
  • saisir l’enjeu de ces lectures, qui permettent d’entrer réellement dans chacun des albums, de s’approprier les personnages et leurs histoires.

Nous sommes ravies d’avoir relevé le défi en cette année particulière, et prêtes à animer, in situ si possible, les ateliers des années à venir, en cooptant des volontaires pour les préparations et les démonstrations.

Cécile Rigollet et Marlène François – Bibliothèque départementale de l’Yonne

Au CDI du collège Saint Dominique à Chalon (71), dans l’espace réservé à 1, 2, 3 albums, chacun est invité à livrer un de ses secrets.

Une urne a été installée à cet effet. Jeunes et adultes peuvent y glisser leur message.

Ces secrets seront partagés anonymement et exposés sur le mur des « J’ai dit à quelqu’un ».

1, 2, 3 albums est un projet annuel incontournable de la médiathèque de Sens mené par Christelle, bibliothécaire en section adulte, voyageuse battante, qui fédère autant dans son équipe qu’à l’extérieur. Elle lance le voyage, fait des lectures épicées et encourage la lecture de scolaires, de seniors, et de personnes en situation de handicap, bien accompagnés par des enseignants, des animateurs, des éducateurs. Tous se retrouvent au printemps pour un après-midi de partage de « cartes postales » de voyage sous forme d’un chant, d’une saynète, d’une œuvre plastique.

Pour cette édition 2020-21, il a fallu et il faudra composer :
être masqué

coopter des lectrices pour la scéno, Josiane, qui fait depuis des années le binôme avec Christelle, du côté jeunesse étant en arrêt. La recrue de collègues s’est faite facilement parce qu’elle avait anticipé. « Depuis l’an dernier, je prévois deux agents de « secours » qui puissent dépanner en cas d’imprévu. Nous nous entraînons donc toujours toutes ensembles et partageons nos envies, impressions, remarques, etc… Bien m’en a pris, car pour la première scénographie, j’étais en arrêt (une petite grippe inattendue) et Marie-Christine et Chantal ont ainsi faire la première lecture apéritive en classe ».

ne pas mélanger les groupes. Pour garder le lien entre les lecteurs qui se connaissent déjà un peu, Christelle prévoit d’évoquer à chaque rencontre ce que font d’autres groupes et de mettre en place un contact en visio avec eux, avant des retrouvailles fin mai dans le jardin de la médiathèque.

rencontrer les voyageurs dans leur structure plutôt que les accueillir à la bibliothèque. C’est une chance à saisir ! « Les élèves ont été très intéressés et leurs enseignantes également. »

inventer : « Les clubs 3ème âge et IME, EHPAD, ESAT et APEIS désirent continuer l’aventure mais c’est encore un peu compliqué à mettre en place. Pas d’inquiétude, je sais que je trouverai une solution avec chacun d’entre eux. »

croire en l’avenir : « une nouvelle coordinatrice REP, ayant eu connaissance de cette action, nous a fait une pub du tonnerre et compte embarquer une dizaine de classes l‘an prochain ».

Tous sont impressionnés par la ténacité et la « foi » de Christelle dans le projet 1, 2, 3 albums, et s’accordent à dire qu’ils ont vraiment de la chance de travailler avec quelqu’un pour qui, comme Kini, rien n’est impossible.

Au collège Louis Vuitton à Saint-Trivier-de-Courtes dans l’Ain, Kathy Dupré, la documentaliste, a eu l’idée de créer pour les élèves et les profs un horizon d’attente en les stimulant visuellement avec des indices du voyage-lecture disséminés dans le CDI.

  • des  guirlandes de visuels de couvertures préparées avec une élève
  • des hirondelles perchées ici et là, pour annoncer Gloria dans Quelqu’un m‘attend derrière la neige
  • des cylindres de la lecture épicée Des souliers usés en attente sur un rayonnage
  • une armoire « spéciale shoah » avec, en surplomb, les portraits des 4 protagonistes de Si je reviens au centre de la sélection.
  • des portraits de soliste : le violoniste de Chagall, le fifre de Manet, un joueur de cornemuse précédent l’entrée en scène du professeur de musique, violoniste, ravie d’accompagner avec son propre instrument la lecture épicée du Barrage pour les 6e et 5e.

Trois BDP partenaires ont tenu à programmer des rencontres 1, 2, 3 albums en janvier même si les conditions sanitaires limitaient drastiquement le nombre de participants. Une autre journée est prévue fin février à Belfort. Qu’allions-nous faire de bon en si petit groupe ?

A Châteauroux, après une scénographie jouée en « live » avec le public (la formule est vraiment intéressante), j’ai projeté le powerpoint que j’avais préparé pour les lancements d’automne pour présenter les lectures épicées. Certaines voyageuses ont mesuré leur intérêt.

A l’annexe des Planons (Ain) et à la MCO, chaque lecture épicée a été jouée après que j’ai présenté au groupe les supports, la mise en place et le déroulement. Les participant.e.s prenant tel ou tel rôle de lecteur ou lectrice ou de voix dans le public, se sont senti.e.s très impliqué.e.s.

Le regard sur certains albums s’est modifié.
« La mise en scène donne de l’amplitude au texte. »
« On voit les textes autrement. »
« On est sur le chemin. On voit à quel public destiner telle ou telle histoire. »
« On se rend compte que ces lectures sont puissantes et indémodables. »
« On trouve de l’intérêt à tous les albums, même ceux qui nous laissaient indifférents. »

Pendant cet atelier, notre esprit est libéré des activités habituelles, disent les professeurs, permettant aux idées de germer sur :
des aménagements dans le déroulement des lectures (voir liste envoyée aux voyageurs)
des activités conjointes. Exemples : faire un catalogue partagé de cicatrices, plus intergénérationnelles que les rides. Associer une collègue violoniste à la lecture du Barrage.
l’utilisation des lectures épicées
Au collège, des RDV lecture libres à la pause méridienne pour les collégiens qui ne sont pas encadrés par un professeur-voyageur.

Au collège, le choix de partager telle ou telle lecture épicée, en lien avec le programme, avec tous les élèves d’un même niveau.

Au lycée, une lecture épicée par la prof de lettres pour ouvrir la semaine avec sa classe de CAP ou par la documentaliste pour la clore le vendredi quand l’attention des seconde pro baisse. De sorte que les jeunes finissent par les réclamer si on les oublie !

En plus des idées et du savoir-faire, le travail en commun a donné de l’énergie à chacun.e pour s’y mettre et m’a confortée dans la primauté à accorder désormais à ces animations efficaces, universelles et pérennes qui peuvent fidéliser les publics.

VML