Un jour de février où il gelait à pierre fendre, je suis allée à la rencontre des « Jardiniers du Cœur », contraints  au repos.  A Saint Marcel (71), cette petite équipe mixte, dans le cadre de réinsertion, cultive un immense champ dont les produits sont distribués aux « Restos du coeur ».  Devant eux, je compose un premier jardin à histoires : 5 chaises, 5 pots, 15 fleurs. Le parterre dévoilé, nous effeuillons les pages. L’un d’eux « tombe » sur la fenêtre sans barreau, (début de Monsieur Loiseau), derrière laquelle un détenu regarde des moineaux.  » J’ai été quatre ans en prison. C’est vraiment ça. L’oiseau, c’est la seule trace de la vie extérieure. Quand on en voit un, on a une bouffée de liberté ». Je lui dédie cette version du célèbre poème de Prévert dans cette version vidéo transmise par www.lireplus.ch.
VM Lombard-Livralire



La lecture du « Maître des estampes » a permis de sensibiliser les élèves de 8 OR 01 et 8 OR 06 du collège Numa-Droz à La Chaux-de-Fonds ( équivalent 4e) à la peinture chinoise.
Durant plusieurs semaines, dans le cadre des cours d’ EVA (éducation visuelle et artistique), ils ont réalisé quelques peintures « à la manière de…»
Voici quelques exemples parmi tous ceux qui sont actuellement exposées dans le centre de documentation de l’école.
Christine Roquier – La Chaux de Fonds

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La rencontre a eu lieu à la Bibliothèque d’Aigle (Suisse) avec  Touriya, une immigrée marocaine.
Sandra, la bibliothécaire a proposé de lire le texte du livre – nous en avions 6 exemplaires pour une dizaine d’élèves – puis de le reprendre en observant les images. Chacun  a été  invité à caractériser d’UN  MOT, l’atmosphère qui se dégage de chaque double-page. 15 mots ont été écrits sur un tableau.
L’invitée a rebondi sur ces mots en expliquant ce qui avait  été dur pour elle lors de son arrivée en Suisse : les espoirs et les déceptions. Le fait, par exemple,  de ne plus avoir quelqu’un auprès d’elle avec qui parler l’arabe, sa langue maternelle… des larmes ont coulé…. une élève portugaise a également pleuré à l’évocation de son arrivée en Suisse et à la pensée de ses amies laissées au pays…. il a fallu consoler… beaucoup d’émotions à partager entre élèves suisses et émigrés ou fils d’émigrés.
La rencontre s’est close autour de l’illustration de couverture. Voyez-vous un ou deux personnages ? De face, de profil ? Certains élèves ne voient qu’un  visage d’homme de face, la partie sombre à droite signifiant qu’il n’est plus que l’ombre de lui-même. D’autres voient deux visages, l’un de face, l’autre de profil, représentant deux  aspects différents du même personnage ou deux personnages différents, celui de profil représentant la personne qui vient à sa rencontre.
Dominique Grob, Collège d’Aigle

Après la confection de notre jardin d’hiver (voir article du 15 février), la scénographie a été présentée 5 fois à un public toujours plus nombreux, à la fréquence d’une fois par semaine.
Chacun, installé en salle d’animation, assiste avec beaucoup d’attention à la mise en place du jardin très admiré. Un monsieur est associé pour la musique, un autre pour le texte.
Beaucoup de sourire, des regards insistants sur les couvertures des livres, et un silence presque inhabituel. Tous écoutent, même ceux qui baissent la tête. S’en suit une discussion.
– Une dame, qui est en institution depuis bientôt un an maintenant avec son fils en situation de handicap prend la parole et dit : « Moi, à chaque fois que vous parlez de la grande dame et du petit garçon, j’ai envie de le lire, ça me touche beaucoup car je pense à moi avec mon Alain…. »Son histoire pourrait évidemment être contée faisant place à un nouveau titre: « La pt’ite dame et son grand garçon. Le courage et le grand amour dont elle a fait preuve toute sa vie pour s’occuper de cet enfant font d’elle une grande dame avec un grand garçon.
– Un monsieur nous dit : « J’ai parfois du mal à tout suivre même si j’essaye, par contre, j’aime regarder les images sur les fleurs et sur les livres, elles sont jolies….. »
–  » Saltimbanques, il m’attire, moi, je lui aurai donné un autre titre « Les gens du voyage » et puis Jazyâa la tapageuse, j’ai hâte de l’entendre…. »
A la fin de la dernière scénographie, trois résidants ont choisi un livre et l’ont emmené pendant quelques jours dans leur chambre, pour le lire tranquillement.
A bientôt pour un nouveau point route et pour une belle surprise, imaginée par une vingtaine de résidants heureux de mettre à l’honneur ce beau voyage dans les albums.
Murielle et son équipe – Ehpad Semur en Brionnais

Visionnez ce petit film, admirez les prouesses d’Elinor et progressez dans sa langue !

Début mars, 3e rencontre aux Restos du cœur de Chalon autour du 10e album «  Les Saltimbanques » selon notre protocole déjà usité : un temps public court,  un temps intime « aux tables ». Le public circulant et le livre étant long et difficile,  nous avons écourté les textes et utilisé les visuels au maximum, après avoir repéré les correspondances texte- image.
Temps commun :
–  Jacqueline Buisse introduit et clôt la séquence avec son accordéon.
–  L’une de nous harangue la foule avec l’image d’Adrien Soie : « Mesdames, Messieurs, moi Adrien Soie, pour mon mariage avec Cynthia, j’ai invité  tous mes amis du cirque. D’abord  Consolation et Esperanza, les soeurs siamoises ».
 – L’autre dresse à voix haute le portrait des siamoises face au public qui voit l’illustration   partiellement cachée. Pantoufles, accessoires d’exploration, tee-shirt papillons, ailes blanches sont dévoilés au fur et à mesure de la lecture.
– Deuxième harangue : « A la fête, il y aussi l’homme tronc, la femme à  barbe, le dresseur de chat,  le colosse tatoué, la femme à barbe. Nous allons passer parmi vous pour vous raconter leur histoire ».

Temps intime :
Nous allons aux tables proposer une histoire à la carte.  Nous présentons 7 cartes plastifiées avec le nom calligraphié du saltimbanque. La personne choisit. Nous ouvrons le livre à la page correspondante. Nous racontons, avec le texte raccourci tapé au dos de la carte, en pointant  les éléments visuels.

 Echos :
La nostalgie rieuse
Un homme est venu me voir pour me dire que le mélange de l’accordéon et de nos lectures l’avait « remué ». Il a dit être « apaisé » et nous a remerciées.
Le passé douloureux
 « Mon père, gitan, avait deux accordéons, brûlés dans l’incendie de sa maison ».
« J’ai dû vendre mon accordéon pour faire manger mes enfants »
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