Ehpad de Semur en Brionnais (71) : 24 résidents réunis autour d’Emile, le petit Fifre.
On commence par situer l’histoire en utilisant l’introduction des lectures épicées. On fait deviner par une série d’indices le mot Paris et « 19 ème siècle » : une formalité pour le groupe qui répond presque spontanément. On parle de l’époque et du peintre Manet…. Les discussions vont déjà bon train. Va-t-on pouvoir commencer la lecture ?
Puis nous lisons à deux voix ce qui rend l’histoire plus vivante et aide le public à se concentrer. Les images sont montrées au fur et à mesure. On entend quelques rires et on sent les regards qui ne décrochent pas.
S’ensuivent
Des commentaires :
– J’espère qu’il pourra manger ce bout de chou.
– Le petit fifre ne sait ni lire ni écrire. Les enfants de troupe étaient appelés aux repas par le clairon, par une sonnerie militaire typique.
– Avant c’était différent, beaucoup d’enfants avaient la vie dure et étaient malheureux. L’autorité ils connaissaient.
– Je pense qu’il serait bien de lire cette histoire aux jeunes. La vie est si facile maintenant lorsque l’on est jeune.
– Le livre est bien imagé. C’est une belle histoire avec des mots simples et une progression agréable à écouter.
Des évocations et des souvenirs :
– Ce livre me fait penser à un de mes cousins qui était un enfant de troupe à Billon. Lors de la guerre 39-45, le drapeau de l’école a été brûlé et chaque petit morceau restant distribué aux enfants. C’était un bel acte national pour que les allemands ne s’en emparent pas. Mon cousin l’a toujours gardé en souvenir.
– L’école des enfants de troupe existe toujours à Autun. Il s’agit d’un lycée qui accueille des enfants de la 6ème jusqu’aux études supérieures. C’est aujourd’hui une école militaire avec entrée sur sélection.
– Savez-vous que c’est du mot fifre que vient l’expression : ça ne m’a pas coûté cher, juste quelques fifrelins.
On parle de la fanfare de Roanne, pas loin de Semur, nommée les fifres Roannais. On se dit qu’on pourrait peut être faire en sorte de l’écouter. Et, pour finir, quelques messieurs se mettent à chanter tous en chœur un chant de soldat français :
La France est notre mère
C’est elle qui nous nourrit
Avec des pommes de terre
et des fayots pourris.
Murielle, animatrice

Très concentrés, les sept font leur lecture de Brindille, devant leur professeur de cordonnerie, leur assistante d’éducation référent et le CPE qui, emballés, ont eux mêmes envie de lire l’album. S’en suit un très joli moment d’échanges et de convivialité au milieu de leurs affaires et du matériel. Mehmet explique à son prof qui veut prendre une photo que Mickaël et Okan n’ont pas d’images dans les mains parce que ce sont les narrateurs. Clin d’œil avec collègue : tiens donc, ils ont assimilé quelque chose de la construction d’une fiction.
Puis, en partenariat avec le Centre Social et Rural de Jaligny, nous avons accueilli au CDI quatre personnes du pays Bourbonnais qui ont fait une lecture à voix haute de deux histoires de l’album La vie des gens et ont, comme Liliane et son foulard, raconté un bout de leur vie à l’aide d’un objet fétiche.

A Chatillon sur Chalaronne (01), nous avons accueilli Isabelle Simon, l’illustratrice de Toujours debout pendant une journée : le matin au lycée professionnel sur des crédits alloués par le Conseil régional de Rhône-Alpes (projet Eureka), l’après-midi au collège avec des crédits ROM.
Par demi-groupe et pendant une heure, Isabelle leur a fait travailler l’argile et 