Retranchées derrière leur fenêtre que d’un clic vous pouvez agrandir,
Marie-Christine, Sylvie, Marlène, Cathy, Monique, Pascale, Catherine et Annie,
participantes ou sympathisantes d’ 1, 2, 3 albums, rêvent d’escapade et de retrouvailles.

Des conteurs de haut vol comme Françoise Diep, Catherine Zarcate Michel Hindenoch, Bruno de la Salle et bien d’autres vous font le cadeau d’une histoire à domicile le temps du confinement

Comment ? Grâce aux éditions Oui-dire qui proposent l’écoute des récits, extraits des CD de leur fantastique catalogue.

Il y en a pour tous. C’est le moment d’en profiter, enfant, ado ou adulte, seul, sur son balcon, en cuisinant, en famille, dans sa chambre à l’Ehpad sur une tablette prêtée par l’animatrice.

L’offre de 7 histoires contées par semaine sera renouvelée chaque lundi. Si vous ne pouviez retenir qu’une seule offre culturelle dans la profusion actuelle, Livralire vous conseille celle-là !

11 mai  : fin du confinement. L’offre est suspendue  provisoirement pour respecter l’engagement auprès des artistes.

Depuis deux semaines, pour encore trois autres et probablement plus, nous sommes retenus chez nous, dans des conditions très différentes selon que nous sommes occupés ou non, seuls ou à plusieurs, en ville ou à la campagne, malades ou en forme, etc.

Un point commun, c’est que nous sommes tous derrière nos fenêtres. Et les fenêtres se ressemblent toutes. Pas si sûr ! Matière, couleur, rideaux, aménagement du rebord, vue sur l’extérieur, en fait, il n’y en a pas deux pareilles.

Nous vous invitons, d’un clic, à prendre une photo d’une de vos fenêtres et, d’un autre clic, à nous l’envoyer* en indiquant votre prénom. Marie-France Vidal confectionnera des petits albums de nos ouvertures sur l’air et la lumière.

Le train-train quotidien est pour beaucoup bousculé. Pour les uns, les journées passent très vite. Pour d’autres, il y a des heures de grande solitude ou d’ennui. Il y a des jours de projets, des jours de déception, des jours de saturation, des jours d’attente, des jours de surprise…

En attendant de pouvoir lire L’inventaire des jours, album condamné comme les autres à dormir sur des étagères, faisons collectivement l’inventaire de nos heures de confinement.  Comment nous occupons-nous ? A quoi rêvons-nous ?  Qu’espérons-nous ?  Que nous manque-t-il ?

Comment ? Sous la forme d’une carte illustrée et/ou écrite brièvement, signée de son prénom et de sa ville. Objectif : une page par jour tant que notre vie sociale sera limitée à des échanges virtuels.

Marie-Anne Wettstein, qui a réalisé le relookage de ce blog, montre la voie aux voyageurs-lecteurs d’1, 2, 3 albums 14 en ouvrant la collection avec l’une des cartes qu’elle dessine chaque jour depuis le 16 mars !

Envoi à  Véronique  : 123albums[at]livralire.org  / +33 6 68 38 14 44

Depuis 10 jours, nous sommes confinés dans des conditions différentes selon que l’on est jeune ou ainé, à la ville ou à la campagne, entouré ou seul, surchargé ou non, exposé ou pas.

Depuis 10 jours, les livres dorment dans les librairies, les bibliothèques publiques et scolaires, les centres sociaux et de santé. Probablement aussi dans les Ehpad où la question sanitaire prévaut sur la lecture encore que le manque de visites et donc d’échanges pourrait être en partie comblé par le partage d’histoires.

Depuis dix jours, nous réfléchissons comment maintenir un lien entre participants à 1, 2, 3 albums. Une première idée de mise en ligne des albums sur le blog n’a pas abouti, pour des raisons juridiques. Seule La princesse au don perdu pourra être lue sur écran grâce à la générosité et à la confiance de l’éditeur, de l’auteure et de l’illustratrice.

Chaque animateur et animatrice du voyage peut par mail :
– inviter son public à visionner les lectures épicées de La femme du potier (20 février) et de Moi, c’est tantale (11 février) et même celles des années précédentes – rubrique vidéos.
envoyer les textes intégraux des albums (via Pronote dans les collèges et lycées) en incitant à une lecture partagée à la maison. La prise en main ultérieure des albums papier n’en sera que plus attractive.

Une autre idée germe. Promis, nous la partagerons très bientôt.

VML

PS : L’expression « albums au bois dormant » est empruntée à Loïc JACOB, éditeur de la Femme du potier qui s’exprime dans une courte video sur la vie des livres après la pandémie.

A Chalon, pour la 3e rencontre intergénérationnelle entre des 6e du collège Camille Chevalier et les seniors de la ville, nous avons découvert ensemble L’inventaire des jours selon le protocole de lecture épicée créé par Livralire.

1/ Les participants installés en cercle piochent chacun une phrase tirée du livre. Ensuite, on fait un 1er tour au cours duquel chacun lit sa phrase à voix haute. Puis, à la faveur d’un 2e tour, chacun se prononce sur la journée décrite : heureuse, difficile ou moyenne, glissant sa phrase dans le bocal correspondant, jaune, bleu ou translucide.

Une élève fait remarquer que le bocal bleu est le plus fourni. On compte. Effectivement, il y a 9 jours heureux, 13 difficiles, 7 neutres.

2/ Trois personnes, placées à intervalles réguliers dans le cercle, feuillettent simultanément et en silence l’album, pages tournées vers l’ensemble des lecteurs, afin de mettre l’accent sur la force symbolique des illustrations et donner l’envie à ces mêmes lecteurs de reprendre seuls l’album. On fait, par exemple, un arrêt sur image à la page du renard et du lapin. En quoi les deux masques illustrent-ils « Le jour où on fait quelque chose, alors qu’en réalité on aimerait faire autre chose » ? Les commentaires sont intéressants.

3/ Chacun est invité à partager en petit groupe (3 élèves, un adulte) oralement puis par écrit une source de bonheur et un souvenir d’attente.

4/ Quatre binômes intergénérationnels lisent successivement les contributions, très concrètes des jeunes, pleines d’émotion des aînés. Bien que les contributions soient anonymes, les  seniors ont identifié celle de la dame pour qui l’entrée en résidence seniors fut une grande joie. Sur invitation du professeur, elle explique pourquoi.

5/ De retour en classe, le professeur de lettres a repris certaines des phrases de l’album qui avaient été tirées au sort. Il a fait réfléchir les élèves sur le sens de ces formules. Par la recherche et la formulation d’exemples concrets, les élèves ont éprouvé la portée d’une formule comme  « Il y a des occasions pour dire un mot ou deux », ont compris que ces paroles banales, qu’on dit chaque jour sans plus trop y penser, peuvent être source de réconfort, de bonheur, de partage, et qu’on aurait donc tort de se priver de les échanger.

Ils ont ensuite aussi repris les contributions des seniors.  Exemple : qu’est-ce qu’un adulte veut dire quand il écrit : « J’attends que l’été revienne ».  Quelles raisons a-t-il d’attendre cette saison ? Les élèves ont alors recherché quelles réalités le mot « été » véhiculait pour un aîné. De ce point de vue, le témoignage de la dame heureuse d’intégrer une résidence seniors les a aidés dans la formulation de ces raisons : ils avaient déjà des exemples à leur disposition. Ils en ont conclu que adultes et enfants partagent tous des pensées, des réflexions, des émotions, des sentiments, des sensations finalement souvent identiques, communes. C’était l’intention du professeur, que les élèves perçoivent qu’aux images, aux mots, souvent abstraits, de l’album et des aînés correspondaient un vécu, des réalités très concrètes, à découvrir ou partager.

En donnant la possibilité de voir avec d’autres yeux que les siens, cet album a fait faire à chacun une expérience d’altérité.

Emmanuel Delorme et Véronique M Lombard

En France et en Suisse, les élèves des 85 écoles primaires, des 93 collèges et des 17 lycées participants au voyage-lecture intergénérationnel, confinés chez eux depuis le 16 mars, sont privés d’albums, comme les adultes des centres d’accueil de jour ou des ateliers divers.

Les collégiens de Lomé au Togo, comme ceux de Moorea en Polynésie française devront aussi rester chez eux à partir du lundi 23 mars.

Là-bas on a joué et assisté à la scénographie en robe d’été, en bermuda et en tongs ou en uniforme !

Là-bas, comme ici, les rencontres printanières intergénérationnelles, sont bien sûr annulées.

Très prochainement Livralire proposera de continuer 1, 2, 3 albums à domicile à partir des textes bruts et des 2 vidéos de lectures épicées.
En effet, nous espérons faire de la contrainte, un tremplin de lecture d’histoires en famille.

Photo 1 : élèves de 6° du lycée français de Lomé devant des élèves du lycée togolais « Grands Savants » à la bibliothèque de quartier Akplanou à qui Livralire a offert un pack d’albums.
Photo 2 : 6e du collège de Moorea, bouquinant après la scéno !

Quand elle était enfant dans son village africain, Adjoa et ses copines jouaient à « Combien tu portes ? » Ça consistait à deviner le poids du fardeau porté sur la tête. (ill. Courgeon-Tiens-toi droite p 8).

Celle qui gagnait, on lui faisait une nouvelle coiffure. Celle qui était le plus loin de la vérité, devait faire la corvée d’eau. Devenue femme, Adjoa continue à porter toutes sortes de choses : objets, nourriture, animaux et même sentiments !

Si elle l’avait croisée, Floriane de Lassée, l’aurait sans doute photographiée avec une pile de bassines d’eau sur la tête.

Pendant un voyage de 14 mois autour du monde, cette femme a photographié des porteurs de vie.

Elle a proposé à des gens de se mettre en scène avec ce qu’ils portaient ou ce avec quoi ils vivaient. Le portrait d’Aru, qui servira de couverture à son livre, est la première image réalisée.

Allez voir les portraits sur le site de son éditeur Filigranes, dans la vidéo qui montre en 2014 l’impression des photos du beau livre How much can you carry ?

Et vous que porteriez-vous sur la tête ?  Les paris sont ouverts, les selfies acceptés. Envoi à 123albums[at]livralire.org.

A la Maison des seniors de Chalon-sur-Saône, ce semestre, un lundi sur deux est organisée une séance 1, 2, 3 albums. Quatre des dix rendez-vous sont intergénérationnels : les seniors retrouvent une classe de 6e du collège Camille Chevalier pour la scénographie de présentation, deux lectures épicées et le vote. Les autres séances se déroulent entre seniors.

Le jour de la lecture entre seniors de Tiens-toi-droite nous est venue l’idée de partager avec les jeunes ce qui dans l’histoire entrait en résonance avec nos vies et de les interroger sur leur vécu. La formulation de trois questions a donné du piment à nos échanges.

1/ Quand j’avais votre âge, nous n’avions pas l’eau courante. Je montais des seaux à la maison. Participez-vous aux tâches domestiques ? Lesquelles ?

2/ Nous habitions Autun. Quand je marchais, mon père disait : « Ne marche pas le dos courbé, tu as la tête à la cathédrale et les fesses à Saint Antoche ». Est- ce qu’on vous dit de vous tenir droit à la maison ? Au collège ?  

3/ Le fils ainé, reconnaissant, installe l’eau courante pour sa mère Adjoa. Et vous que feriez-vous pour remercier un parent ?

Nous attendons leur réponse, qui va tarder vu que le collège comme tous les établissements scolaires français est fermé à partir du 16 mars et pour une durée indéterminée, coronavirus oblige !

Reste que cette formule d’échanges épistolaires occasionnels nous semble une idée intéressante pour enrichir les discussions et entretenir le lien entre complices de lecture.

VML

A l’accueil de jour d’adultes handicapés, j’ai fait à un groupe la lecture intégrale de l’album L’inventaire des jours. Je comptais avancer page à page tranquillement en les aidant à comprendre textes et images. Ils ont réagi très vite, plus que d’habitude, et tous, y compris une personne qui ne s’exprime jamais. Alors, j’ai demandé à chacun de me dire ou d’écrire s’il le pouvait, une phrase commençant par « Il y a des jours où… ». En quelques minutes, c’était fait…  Voilà ce qui est ressorti. 
Delphine Perrier, MFSL-Service Accueil de Jour Hurigny

Il y a des jours où je veux partir de l’endroit où je suis. M’évader loin de là. Être libre comme l’oiseau.

Il y a des jours où j’aime bien aller à l’accueil de jour, parce que je peux parler avec les autres, les éducateurs, faire des activités. Je me sens bien après.

Il y a des jours où je suis fatigué, je ne suis pas très bien et je n’ai pas envie d’aller à l’accueil de jour. Mais je me motive et je me dis vas-y, j’enlève le stress. Parce que je sais que ça me libère après.

Il y a des jours où je suis triste. J’ai peur des changements. Je ne connais pas les nouvelles personnes et je ne sais pas si elles vont être gentilles.

Il y a des jours où j’aimerais m’évader du travail, et aller me promener, voir des spectacles. J’aimerais être tranquille.

Il y a des jours où c’est plus difficile que d’autres, les humeurs, les attitudes changent. D’autres où il y a des rires, des pleurs. Et d’autres où on lit ces quelques lignes, et on se rappelle pourquoi on est là, pourquoi on a choisi ce métier. Et que ces mots, ces petits riens ont toute leur importance.

A quoi ça sert de faire assister des gens à la scénographie 1, 2, 3 albums s’ils ne peuvent dans la foulée avoir accès aux livres ?

Une professeure des écoles vient d’en faire l’expérience. L’enseignante, nouvellement nommée sur la commune, comprenant l’intérêt pédagogique d’1, 2, 3 albums (lire, écrire et dire) confirme sa participation. La bibliothèque propose de lui prêter le pack d’albums.

A l’heure dite, la classe de CM2 se rend à la bibliothèque pour la présentation des livres. La mise en bouche est efficace. Chacun des élèves a envie de connaître au moins la suite d’une des histoires.  » Ça démarre bien « , se dit l’enseignante ! L’appétit est ouvert sauf que l’élan est aussitôt brisé. Aucun album n’est disponible ce jour-là et avant longtemps ! La bibliothécaire annonce qu’elle garde les livres pour les lectures épicées qu’elle ou des seniors de la ville (belle initiative) leur feront au cours du semestre. La déception est immense ! La bibliothécaire est ennuyée mais maintient son organisation.

Deux jours plus tard, une grand-mère, m’interpelle : « Mon petit-fils est en 6e. Il m’a parlé du voyage-lecture. Il a beaucoup aimé la présentation. Mais ne peut lire les albums car il n’y a qu’un pack pour 10 classes participantes ». Et la dame de me dire qu’elle achèterait bien un pack pour le prêter à la classe de Corentin. Bonne idée : des grands-parents sponsors de lecture !

Ces francs et fâcheux retours ont le mérite de rappeler qu’1, 2, 3 albums est un projet de lecture partagée (je lis seul et/ou nous lisons ensemble) qui suppose qu’on mette des livres à disposition du public. Si on n’en a pas les moyens d’acquisition ou qu’on ne les prend pas, il faut trouver une organisation ou réduite la voilure.

Dans le cas de la classe de CM2, la solution aurait été de mettre en circulation quatre albums sitôt la scéno jouée, les quatre autres faisant l’objet d’une lecture collective, éclairante ou participative telle que la lecture épicée de Moi, c’est Tantale ou L’Inventaire des jours. En effet, quel que soit le public, les lectures épicées ne doivent pas être obligatoires. Elles précédent ou suivent la lecture individuelle. Dans un cas, elles y conduisent, dans l’autre, elles les éclairent. Car comme dit Jean, un septuagénaire voyageur-lecteur : « Je goûte mieux la lecture épicée quand j’ai lu l’album avant !  »

Au collège, quand on engage plusieurs classes, il faut s’assurer d’avoir suffisamment de livres : un pack sur place au CDI, d’autres pour les classes. Au besoin, on peut inventer une rotation des packs : chaque classe à qui on a présenté la scénographie aura à disposition les 8 albums pour permette aux jeunes de lire seul ou à deux les albums : 25 élèves, 8 albums, soit 200 lectures à répartir sur un temps donné, pris sur des heures de cours avec l’aval de l’équipe pédagogique !

Si aucune solution n’est trouvée, on limite volontairement le nombre de classes. Alors on est en phase avec les objectifs : faire lire des histoires, encourager l’autonomie de lecture comme pour cet élève de classe Ulis qui s’écrie fièrement : « C’est la première fois que j’emprunte au CDI !  »

Sinon à quoi bon toute cette énergie ?
VML