Les maisons de la scénographie de présentation des albums ont inspiré des élèves de 6e du collège d’Afareaitu, à Moorea. Ils ont décrit et dessiné les leurs. (bien visibles d’un clic)

Tahuateared Mahereiti.redjpg Mahanared Rosered

Nous sommes en Polynésie ! Les repères en termes d’architecture ne sont pas du tout les mêmes qu’en métropole.  Dans la maison des autres enfants, la maison qui ressemble à un musée avec une architecture ancienne ne leur parle absolument pas.

Ici, ils ont des maisons très colorées (comme le montrent bien les dessins) construites côté mer ou côté montagne, souvent sur pilotis pour se protéger de l’eau au moment de la saison des pluies. On a même une jeune fille qui vit sur son bateau.
Fabienne Bourjon, documentaliste

Après le vote, à l’école, au collège ou au lycée, plutôt que de ranger les albums dans un bac ou sur des étagères, on peut proposer aux jeunes de :
– emprunter un album
choisir un adulte de l’entourage scolaire, familial, amical, social
– prêter l’album pour une soirée à la personne choisie
fixer un moment d’échange sur le livre, libre ou au besoin préparé à l’avance comme l’avait organisé un professeur de lettres, chaque élève devant rédiger trois questions pour, au besoin, nourrir  la discussion.

On peut rêver la même démarche avec des adultes en institution qui offriraient ainsi une lecture à du personnel de leur établissement !
VML

Après plusieurs années à voyager dans les albums avec la bibliothèque, mais chacun de son côté, quatre groupes ont embarqué ensemble. Les 5e du collège ont présenté la scénographie aux 6e. Après lecture, les élèves de 6e de Catherine Bourgoin, professeur de lettres, sont venus à leur tour présenter les albums aux résidents de l’Ehpad municipal en deux séances, en invitant une classe voyageuse de niveau CM1.

groupechagnyCollégiens et aînés se sont revus ensuite deux fois pour échanger en demi-groupe sur un album, Malala ou Te souviens-tu de Wei ?. Pour clore l’aventure, ils se sont tous retrouvés le 9 mai après-midi dans la grande salle d’animation de la résidence pour un vote en deux temps, rencontre immortalisée comme les autres par deux jeunes du club photo du collège.

1/ Les coup de cœurs argumentés par classe
Les élèves ont indiqué les 2 albums préférés de leur classe en donnant tour à tour, micro en main, une dizaine d’arguments. ( Lire Jean de fer, leur préféré)

signetchagnybulletinchagny2/ Le vote individuel très bien organisé
– Les personnes présentes avaient préparé leur bulletin de vote avant : en classe ou en atelier avec Dominique, l’animatrice des aînés, chacun entourant ses 3 titres préférés, soit sur le ticket-lecture, soit sur la planche de visuels fournie par Livralire.

– Des élèves ont collecté les bulletins et les ont glissés dans une urne transparente.

votechagny depouillementchagny publicationchagny

– Trois assesseurs ont fait, devant le public et à voix haute, le décompte des votes qu’enregistrait Magali Baum, la bibliothécaire.
– Le trio des préférés a été dévoilé.

finalchagnyUn banc bourguignon et un goûter ont clos la rencontre. Une résidente a avoué qu’elle trouvait ça bruyant et qu’elle préférait les échanges en petit comité. D’autres, au contraire, ont dit combien ça faisait du bien de voir des enfants beaux et souriants. Une dame confiait à Dominique qui la raccompagnait en fauteuil roulant dans sa chambre : aujourd’hui, j’ai fait le plein de vie !  

Le bouche à oreille fonctionne : des enseignants de primaire ont demandé à la bibliothécaire de participer à la prochaine édition. Intégrer des nouveaux tout en maintenant la qualité des lectures solidaires, tel est le nouveau défi à Chagny.
VML

Le 11e voyage-lecture intergénérationnel se terminera en juin.
Chaque voyageur-lecteur est invité d’ici là à voter, un guide ayant été envoyé aux animateurs du projet pour organiser au mieux le scrutin.

affiche vote 17ptblogbord

 Pourquoi  voter ?
– pour clore l’aventure de lecture.
– pour dire quels sont les albums qu’on a préférés : ceux qu’on aimerait offrir à quelqu’un ou se faire offrir (1, 2 ou 3 maximum).
– pour avoir une occasion d’initiation citoyenne.
– pour rencontrer d’autres personnes qui ont lu les mêmes textes. Exemple, à Sens (89) où tous les voyageurs se retrouvent à la médiathèque pour voter et partager une interprétation de lecture.
– pour retrouver ceux avec qui on a partagé des moments de lectures et d’échanges notamment dans le cadre de jumelage

Quand organiser le vote ?
Le vote peut être organisé lors d’une rencontre spécifique ou réparti dans la structure sur une journée, une semaine (ou plus) en bibliothèque, voire proposé par correspondance, à moins qu’il n’ait été fait en continu (en bibliothèque adulte et centre de soins).

Quand et comment seront proclamés les résultats ?
Vendredi 9 juin 2017
sur ce  blog 123albums.livralire.org et sur www.livralire.org

Au collège de Chagny (71),  les élèves de 6e de Madame Bourgoin  justifient leur coup de cœur pour le conte de Grimn : Jean de fer. Ce qui les a touchés : le mode narratif, les personnages, l’atmosphère ou l’enseignement. Ils disent : jeande fer interieure 250
– C’est féérique.
– La fin est surprenante, il y a une chute.
– C’est un conte dans lequel il y a des épreuves.
– Cela montre qu’il peut exister une vraie amitié entre des personnages différents.
– Ça me rappelle des histoires que je lisais quand j’étais petit.
– Je trouve que le petit prince est courageux et gentil.
– Cette histoire rappelle un conte qu’on a étudié et que j’ai bien aimé : La Belle et la Bête.
– Les deux personnages principaux ne sont pas communs.
– On a eu peur car il y a beaucoup de suspense.
– Il y a une morale : il ne faut pas se fier aux apparences.
– C’est un conte de fées différent des autres.

Echos d’animatrices

A Sennecé-lès-Mâcon
L’animatrice a galéré : plus d’ordinateur, grande solitude, difficulté d’attention des aînés qui souffrent de fatigue (endormissement) ou de troubles cognitifs. L’atelier lecture n’a pas tenu. Reste qu’elle a organisé des petits coins où feuilleter les livres et que 3 résidents ont pris des livres pour lire dans leur chambre… Pas si fréquent !


A Semur-en-Brionnais
peinturesemurscenosemurComme chaque année, émotions et souvenirs partagés avec les résidents, qui sont encadrés par deux animatrices très investies et soutenues  par leurs collègues.

La scénographie est un excellent support pour découvrir ensemble les albums et les thèmes abordés. Il est important de prendre le temps de bien la préparer avec les anciens qui, en découpant et peignant, sont éveillés et actifs dès le lancement.

15 personnes, des habitués, des hésitants et des novices, se retrouvent en moyenne autour de l’album du jour, choisi par le vainqueur de la devinette du jour. Il s’agit à chaque fois de trouver un mot, en rapport soit avec le titre de l’album, soit clé dans l’histoire.

Deux albums ont suscité de vifs échanges et de nombreux souvenirs : chacun y va de son vécu et de bribes de vie :
Le dernier voyage :
– Je devais passer une barrière pour aller voir ma grand-mère et chaque fois on me déshabillait et on me fouillait, ceci plusieurs fois de suite.
– Ce livre très bien écrit me rappelle de nombreux souvenirs bien douloureux. A Paris, je me souviens que les enfants avaient été enfermés dans un stade puis emmenés en Allemagne.
– Ce docteur aurait dû avoir la médaille du courage.

Te souviens-tu de Wei ?
– C’est dur de reparler de tout ça, c’est trop douloureux pour moi. Je préfère ne plus y penser.
– Moi, quand on parle de la guerre, je serre les poings.
– La migration continue, même aujourd’hui. J’aimerais vous parler un peu du canal de Panama avec les chinois dans les années 1800 avec Ferdinand de Lesseps : il avait déjà fait le canal de Suez. Il a échoué à creuser celui de Panama à cause du paludisme mais aussi à cause des conditions climatiques et des éboulements de terrain.
– Quand j’avais 10 ans, on bandait les pieds des petites chinoises pour qu’ils soient tout petits.
– Ce livre me rappelle des tas de souvenirs. Je l’aime beaucoup.

La maison des autres enfants a permis à chaque participant qui le souhaitait de décrire la maison de leur enfance. Nous avons également échangé sur leur chez eux actuel, à l’Ehpad.

Marcelle et Gisèle, Jean de Fer n’évoquent pas de souvenirs. Enfants, les résidents n’ont pas eu d’histoire avant de s’endormir. Adultes, ils n’en ont pas lu à leurs enfants. Comme quoi tout vient à point à qui sait attendre. Aujourd’hui, ils ont le bonheur des moments de lecture de ces contes, que quelques uns d’entre eux iront lire aux enfants de l’école du village le jeudi après-midi.

Les rencontres intergénérationnelle réservent parfois des surprises. Isabelle Cardis,  grande voyageuse, responsable de la bibliothèque Montriond à Lausanne, en partage trois.

Motivation
Une vieille dame, vivant en appartements protégés, ne manquerait pour rien au monde la rencontre avec le groupe de jeunes en difficultés scolaires (12-16 ans). C’est qu’elle veut retrouver leur professeur : un monsieur, motard à ses heures, qui tient sa classe avec autorité et bienveillance, qu’elle trouve grandi chaque année et surtout qui a une voix ! Les bibliothécaires connaissant le faible de la résidente, prennent bien soin de donner  à l’enseignant des textes à lire.

Thématique
A cette même séance, dès la présentation de Malala, une dame s’est exclamée que l’on présentait des livres bien sérieux à cette jeunesse, qu’il leur fallait quelque chose de plus riant, de plus joyeux. Jean de Fer l’a un peu rassérénée, mais au moment du Dernier voyage, dès qu’elle a compris le sujet évoqué, elle a dit qu’elle avait connu cette période, que cela suffisait et qu’elle ne voulait plus en entendre parler. Elle est partie, non sans être passée devant une rangée de jeunes, en leur ayant murmuré on ne sait quoi.

Méprise
Rencontre en maison de psycho-gériatrie entre des allophones de 16 à 25 ans au français encore hésitant et des aînés fragiles. Après la présentation, les jeunes, parfaitement briefés par leur enseignant expérimenté, ont proposé aux aînés de découvrir les albums. Une dame a passé un bon moment avec une jeune femme. Comme elle allait être reconduite dans sa chambre par un animateur, l’aînée demande à Isabelle de  bien s’occuper de la jeune femme fragile. Il faut l’aider à apprivoiser les lieux car ce n’est pas facile de s’intégrer. C’est qu’elle la prenait pour une nouvelle pensionnaire. Sa surprise risque d’être grande quand elle reverra la jeune femme en stagiaire si son CV est accepté !!!

Dans le sillage de la lettre  adressée par les  ado-lecteurs  en  avril 2014 à  l’arbre Toujours debout, Sandrine, animatrice de la maison d’enfants de Déols (36), a de suite repéré dans la  11e sélection, le Gardien de l’Arbre  pour sa thématique pleine de promesses avec des  enfants qui passent l’essentiel de leur temps au foyer : la nature, la famille, les liens, les ramifications, etc.

Elle a organisé deux ateliers.
Groupe des enfants de niveau primaire
Avec l’invitation à venir écouter la lecture, les enfants ont reçu  deux graines : une vraie et une en carton.  La lecture a eu lieu en deux temps, du début jusqu’à la dégustation du fruit, puis la fin de l’histoire. Les vraies graines ont été plantées. Les graines en carton ont été collées sur une feuille. Les enfants, en toute liberté,  inventent, dessinent et embellissent leur graine qui pousse peu à peu jusqu’à devenir arbre. dessins aplat

Groupe des  ados (+16 ans)
016 arbregd
La création porte sur un arbre géant destiné à porter des feuilles représentant tous les participants. Au départ, les jeunes forment le tronc et les branches par découpage et collage de grandes feuilles « barbouillées » de peinture. Le contour de l’arbre sera ensuite découpé, le but étant que chacun y mette sa « patte », comme une mosaïque. En parallèle, un  ado réalise, façon mosaïque, un gigantesque portrait du gardien de l’arbre.

pousse de la graineporteAprès les vacances d’avril, ce sera au groupe des 10- 12 ans de créer. Le projet mûrit et grandit comme la graine pousse et l’arbre se développe… Les activités hebdomadaires s’appellent  « l’atelier 1, 2, 3 albums ». Une pièce débarras a été déblayée pour accueillir ce grand bazar créatif ! La production artistique sera exposée pour la fête de fin d’année, en juin.

Sandrine s’occupe plus particulièrement de grands ados, mais elle voit dans 1, 2, 3 albums l’occasion de réunir tous les âges autour d’une même histoire, d’une même thématique, pour créer des souvenirs, un vécu et une œuvre commune.  En 2017, ce sont donc les arbres qui sont au cœur de la maison des enfants !
Véronique Lottaz (BM Déols)

Jean de fer fait partie des histoires orales que les frères Grimm ont collectées en Allemagne au 18e siècle. A l’occasion d’une création théâtrale, les éditions Scutella ont sorti une version magnifiquement illustrée par Cécile Chicault avec des enluminures et des figures inspirées du bestiaire médiéval, à admirer de près.

Pour la lecture de groupe, la structure classique du conte nous a inspiré une mise en scène sur table avec, pour décors, les quatre lieux où se déroulent les différents épisodes et, pour personnages, des marottes, copies des portraits du livre, montés recto verso sur des rouleaux de PQ.

 

Les trois classes de 6e du collège de Talant (21) ont fini les lectures épicées ou/et individuelles de la sélection. Les élèves sont maintenant invités, par groupe de 3 ou plus, à faire une création de leur choix autour d’un album : reprise totale ou partielle de la lecture, jeux, mime, évocation de souvenirs…

Avant de  lancer cette phase interprétative à destination des seniors et des CM2, Sylvie Mérabti, professeur documentaliste, et Catherine Mertzweiller, professeur de  lettres,  ont imaginé un ensemble de phrases indices pour vérifier le résultat des lectures.  Par un système de numérotation, chaque lecteur est invité, sur une fiche individuelle, à associer les 8 phrases ci-dessous aux 8 albums (visuels de couverture).

1. Si vous partez en voyage, n’oubliez pas vos cailloux.
2. Blancs et bruns, noirs et jaunes, mélangeons les couleurs.
3. Tous nos ancêtres ne viennent pas de France, on le voit dans cet album.
4. On dit souvent que c’était mieux avant, un album pour vérifier si c’est vrai …
5. Où l’on apprend qu’il faut toujours obéir à ses parent.
6. Son idée pourrait être « Lire, c’est être libre ».
7. Où l’on imagine une histoire à partir d’un tableau.
8. Vous quitterez celle de vos parents et construirez la vôtre.

Autre idée cousine : faire faire aux lecteurs une accroche ou un slogan qui pourrait être utilisé, avant le vote,  comme aide-mémoire ou,  après le vote,  comme bandeau de promotion.
VML