S’adapter
Au début de l’année, Covid oblige, il nous manquait toutes les semaines 10 élèves au collège de Pont-de-Vaux (Ain). Nous avons donc attendu février pour lancer 1.2.3 albums.

Profiter du prélude
La nouvelle formule de présentation des albums est bien plus simple à préparer. On a joué le prélude aux élèves de 6e puis je leur ai lu l’histoire du chien fidèle japonais, un des Héros Ordinaires, qui a eu beaucoup de succès. Les élèves ont partagé une anecdote, drôle ou touchante, sur leur animal de compagnie. Même les plus timides ont osé prendre la parole.

Inviter le Principal
Le nouveau Principal que j’avais convié à une séance a été emballé ! Il voulait rester avec nous pour feuilleter les albums.

Associer les élèves
Avec mes deux classes de 5e, que j’engageais pour la première fois, la présentation des albums a été suivie par une lecture à plusieurs voix de Christine de Pizan, avec en appui les illustrations du livre que j’aurais trouvé dommage de ne pas montrer. Nous avons lu facilement en alternance, quelques élèves et moi, sans répétition, grâce au repère des lettrines fournies par Livralire et distribuées au groupe.

Relier au programme
J’ai choisi l’album Christine de Pizan car nous venions de terminer un chapitre sur les romans de chevalerie qui présentent la femme comme une pauvre dame en détresse que le preux chevalier doit sauver. Après la lecture épicée, nous avons donc réfléchi à la place de la femme noble dans la société médiévale et à la détermination dont a dû faire preuve Christine de Pizan pour s’affirmer et exister.

Surmonter les difficultés
Ashoka
et la flamme sacrée est un album bavard qui n’a pas beaucoup de succès. Je profite d’heures de groupe pour entrainer les 6e à la lecture épicée de type feuilleton. Une semaine après l’entraînement (qui se prolonge à la maison), le 1er groupe fait la lecture au 2e groupe qui aura en charge la suite de la lecture. C’est un travail qui plaît aux élèves même s’il génère du stress. Après le passage du 1er groupe, les élèves lecteurs ont donné des conseils aux élèves du 2e groupe pour bien lire à voix haute.

Fédérer par la lecture
A deux classes de 3e qui venaient de terminer la seconde guerre mondiale en cours d’histoire, nous avons, la documentaliste et moi, offert la formidable lecture épicée de Si je reviens un jour (1.2.3 albums 15). Nous avions convié aussi le personnel administratif qui, comme les jeunes, ont été très émus. Un silence plein d’émotion régnait dans le CDI. Ce fut un moment très fort pour tous, ado et adultes.

Delphine Nauche, professeur de lettres, Collège de Pont de vaux (O1) avec Livralire pour les intertitres.

Au collège des Trois Rivières à Verdun sur le Doubs (71), trois professeurs de lettres ont embarqué les cinq classes de 6e (130 élèves) dans 1.2.3 albums.

Après le jeu d’hypothèses sur les couvertures détourées et le prélude, elles ont décidé de partager trois lectures épicées dans chaque classe. Facile pour le Meilleur qu’on peut faire en solo ; compliqué pour Pas l’ombre d’un loup à 9 voix (le narrateur, les personnages, les récitants pour les couplets). Usant de leur charme et de leur bagout pour faire tomber les réticences (« On ne sait pas faire » ; « On n’a jamais lu à voix haute »), elles ont, chacune, coopté des adultes de l’établissement, disponibles à l’heure de leur cours de français. Des collègues, le principal, l’intendante, le cuisinier ont répondu présents comme l’agent d’entretien, jouant le loup à la grande surprise de son fils. S’en sont suivis des échanges intergénérationnels sur les contes, riches et différents d’un groupe à l’autre.

Les autres lectures épicées seront préparées par les élèves et jouées aux CM2 lors de leur visite au collèges. La répartition par album se fera posément sur une heure de vie de classe après que les jeunes aient parcouru les cinq livres et donné leurs préférences.

Au collège Croix-Menée au Creusot (71), cinq classes de 6e et deux classes de Segpa préparent avec enthousiasme les lectures épicées pour la semaine « Autrement ».
Marion professeur de lettres, a parallèlement embarqué ses élèves de 5e sur les traces des Héros ordinaires. Ils « se battent » pour préparer à tour de rôle les lectures épicées programmées six vendredi de suite, voulant en savoir plus sur ces histoires vraies et remplissant leur propre carnet de héros.

Dans les deux établissements, les meneuses (et oui il faut y croire et assurer) s’accordent à dire que :
– le travail est facilité puisque Livralire fournit les animations clés en main avec même la répartition des voix.
le projet stimule la communauté éducative autant que les élèves.

VML

A Lomé (Togo), les élèves de 6°1 et 6°2 du lycée français ont déjà bien lu les 8 albums avec Tiens-toi droite qui se passe dans le pays voisin à la place de Pas l’Ombre d’un loup.
Enthousiastes pour le projet, ils se sont rendus à la bibliothèque associative de quartier, Akplanou pour présenter à des élèves de 5° du collège Grands Savants, le prélude de 1.2.3 albums et échanger autour des albums.

Cette sortie fut riche en émotions et en palabres et appréciée des jeunes passeurs :
1.2.3 albums c’est trop bien, j’adore présenter mon livre.
Je trouve que c’était très bien de faire découvrir des livres à d’autres personnes.
J’ai aimé pouvoir improviser la présentation à chaque groupe.

L’espace de la bibliothèque était petit mais beau.
Les autres enfants ont aimé écouter les histoires et ils étaient attentifs et posaient de bonnes questions.
J’ai bien aimé cette rencontre car on a connu d’autres personnes, une autre bibliothèque. On s’est fait des amis.
On a pu échanger nos idées avec d’autres élèves autour des albums. Passionnant !

J’ai trop aimé la sortie car ça faisait longtemps que nous n’avions pas fait de sortie.

Mathilde Marin, documentaliste –Lycée français de Lomé

A Loudéac, en Bretagne centre, Servane Rivoal, bibliothécaire s’est emparée d’1.2.3 albums pour les publics que la profession qualifie d’empêchés et qui sont surtout des oubliés de la culture. Quand le livre vient concrètement à eux, les barrières physiques, psychiques et psychologiques tombent.

La présentation des albums a été faite dans quatre lieux différents en présence d’adultes qui ont des projets pour enrichir la lecture de leur public.

  • Au collège des Livaudières avec une classe IME et un groupe ULIS devant une équipe pédagogique, pour qui la forme prélude a été plus efficace que la scénographie de l’an passé. Une élève, non lectrice, a tenu à emprunter un album. Un autre a remercié pour cette heure magique.
  • Au lycée Xavier Grall avec des élèves de CAP SAPAT (service d’aide à la personne et au territoire) qui, dans le cadre de leur formation, joueront des lectures « épicées » dans leur lycée et à l’Ehpad voisin.
  • A la Maison familiale rurale avec des jeunes de 4e où les enseignantes ont vu sitôt le lien à faire entre Le facteur Cheval de la Drôme (Héros ordinaires) et le Poète Ferrailleur de Lizio à 40 kms.
  • A l’Arbre de vie (Groupe d’Entraide Mutuelle) où les adultes participants ont manifesté leur enthousiasme et attendent avec impatience les lectures épicées qui seront animées par la bibliothécaire et l’animatrice.

VML

A fin de l’histoire d’Ashoka et la flamme sacrée, il est dit que l’enfant reprit la responsabilité de la flamme en veillant à la rendre accessible aux plus démunis. On parle aussi de « son règne qui dura longtemps et dépassa largement, en bienfaits, celui de son prédécesseur ».

Cette évocation discrète fait probablement référence à l’empereur indien Ashoka Le Grand qui, au 3e siècle avant notre ère, converti au bouddhisme, renonça aux démonstrations de force militaires et aux autres formes de violences, notamment la cruauté envers les animaux. Gouvernant averti, il fut à l’écoute du peuple, développa l’agriculture et les soins médicaux. Son nom en sanscrit signifie « ne pas causer de douleur ».

Son règne tomba dans l’oubli pour ne devenir qu’une légende, jusqu’à ce que des archéologues traduisent ses édits plus de 2 000 ans plus tard.

En lire plus dans un article du National Geographic d’où est extrait cette présentation.
Photo jointe tirée d’un article sur le Monde-histoire.

VML

A la bibliothèque de Bligny-sur-Ouche en Côte-d’Or, les bénévoles ont préparé, cette deuxième quinzaine de mars, un dégustalivres albums « femmes d’hier et d’aujourd’hui ».

A la pension de famille Vellerot (dans le canton d’Arnaud) qui accueille des ancien.ne.s alcooliques, elles présenteront deux femmes très différentes par l’époque, le cadre, le milieu et le tempérament mais qui, chacune, ont su s’affirmer face aux hommes : Christine de Pizan et La femme du potier (1.2.3 albums 14).

Ces deux lectures épicées seront aussi jouées à la bibliothèque de Bligny.

L’équipe mettra en plus à disposition immédiate du public un panier de portraits d’autres belles femmes (albums, romans, récits, BD). Cette offre de lecture par rapprochement d’œuvres est une mission des bibliothèques. L’objectif est double : aider les lecteurs à aller d’un texte à un autre, faire connaitre le fonds.

VML

Elodie, toujours pleine d’idées, a donné aux résidents du village bleu de Talant un carnet de voyage individuel (modèle disponible sur le Drive-divers).
Pour chaque album, elle fait une proposition de retour de lecture sous forme d’une question à la première personne.
Exemples :

Héros ordinaires : Quel héros j’aimerais rencontrer ?  Une question à lui poser ?
Le meilleur : J’imagine …Que devient Alex ?
On nous appelait Les mouches : Quelle place tient la lecture pour moi ?
Forêt des frères : De quel côté de la forêt je souhaiterais vivre ?
Petites nouvelles de la révolution : Quel enfant je veux soutenir ? Quel combat j’aimerais mener ?

Ces questions pourront être posées oralement au public, après une lecture de groupe, avec réponses immédiates ou différées, incitant chacun ensuite à feuilleter l’album ou, mieux, à le lire, avant de donner une réponse éclairée. Les propositions pourront être déposées, au fur et à mesure de leur rédaction, dans une petite boite ou un pot estampillé de la couverture de l’album et de la question. Au final, elles seront partagées sous forme de pioche, lues à voix haute, ou/et répertoriées dans un classeur faisant office de journal de bord collectif.

Au Vill’âge bleu de Talant, Elodie, l’accompagnatrice de la vie sociale, en est à sa 3e année d’1.2.3 albums. Pour la première fois, elle utilise les lectures épicées. Le succès, dit-elle, est là.

Pour lancer la discussion après celle du Meilleur, elle créée des cartes-questions (disponibles sur le Drive-divers).
A tour de rôle, les résidents en piochent une, la lisent à voix haute, y répondent et puis invitent les autres à faire de même.
Les échanges, très riches, ont tourné sur l’enfance et la réussite.

Qui était mon modèle quand j’étais enfant ? Etiez-vous sportif ?

Si oui quelle(s) activité(s) ?

 

De quoi rêviez-vous enfant ?

Avez-vous réalisé vos rêves ou vos projets ?
Vos parents vous ont-ils laissé faire vos choix ?
Etre le meilleur est-il important pour vous ?
L’activité physique est-elle importante pour vous ?

Pourquoi ?

L’éducation de vos parents a-t-elle orienté vos choix de vie ?   

‘Si, comme plusieurs voyageuses nous l’ont signalé, vous ne trouvez pas dans les documents mis à votre disposition la fiche de lecture pour Forêt des frères, c’est normal. Seules les illustrations, données généreusement par l’éditeur, sont à disposition sur le Drive. La lecture épicée, centrée sur l’observation a été présentée lors des lancements. Elle figure sur le power point de présentation des lectures épicées (Drive).

En voici la trame, inhabituelle il est vrai :
1/ Faire circuler l’album pour lecture individuelle ou en binôme.
2/ Visionner l’album pour une lecture collective soit, en intégrale (pdf dans dossier texte brut) soit, ou aussi, chaque histoire séparément (pdf dans dossier « lectures épicées »)

On pourra aussi isoler les verbes-légendes et essayer de les associer aux pages correspondantes.

Quant aux jeunes qui voudront le présenter à d’autres (comme au collège de la Plaine de l’Ain à Leyment-01, où chaque classe engagée est responsable d’une lecture épicée), je leur suggère d’interpréter l’histoire sous forme d’un théâtre d’objets. Sur deux tables différentes (une pour chaque frère), matérialiser le décor initial puis, en racontant par exemple à la première personne, déposer (ou retirer) des petits objets (type playmobil) qui symbolisent la frugalité ou l’opulence autour des thèmes : se loger, manger, se distraire, être entre amis, profiter de son cadre de vie, etc.

VML

Pour l’échange après la lecture épicée intergénérationnelle d’On nous appelait les mouches à la maison des seniors à Chalon, nous avons  choisi, le professeur de lettres et moi, le thème des objets.

Après la lecture de l’album – sous forme de randonnée théâtralisée – le public d’une vingtaine de personnes s’est réparti en petits groupes pilotés par un adulte avec trois consignes :
1/ Dresser la liste des objets évoqués dans le texte, repérés sur les visuels de l’animation, ou aperçus sur les illustrations pour les 3 groupes qui disposaient d’un exemplaire. Des tentes  – des conserves – de l’alcool – des cigarettes – des jouets – des bidons – des pêches – une lampe frontale – une loupe – des œufs – des couronnes – des vignettes ( = cartes pour les jeunes et images-récompenses pour les ainés) – un livre

2/ Etablir la typologie des objets dans le récit :
Les objets ordinaires devenus précieux parce que rares et utiles pour se chauffer, se nourrir, faire du troc.
Les objets nouveaux  comme les pêches, les oeufs  ou le livre.
Les objets inaccessibles parce que réservés aux plus aisés (dans le texte intégral page 10) : le palmier à dattes et le puits devant le fortin de l’Obèse.

3/ Choisir ce qu’on voudrait garder si on était dans une telle situation.

Après ces recensions et en grand groupe, un élève a brillamment résumé l’histoire. Emmanuel Delorme, l’enseignant a invité les élèves à énumérer les objets. Puis il a engagé l’approfondissement de la lecture en se centrant sur l’inversion des valeurs des objets : le contexte (C’est quoi l’éclair bleu ?  Réchauffement, météorite) ; les besoins (se nourrir et boire) ; les moyens (le travail dès l’enfance, la récupération) ; le rapport fille-garçon avec Poubelle, comme héroïne de la journée des femmes (8 mars, date de l’animation).

Ensuite, chacun a dit ce qui lui semblerait indispensable en cas d’effondrement :  Son chat  des amis de la nourriture une tente de l’eau un canif  de la musique  un ballon de foot  un collier porte-bonheur un livre – une photo de famille des graines – une lampe solaire  une couverture – un téléphone portable (avec batterie !)

Conclusions des jeunes :
On n’a pas tous les mêmes besoins.
On se ne rend pas compte de la valeur des choses.
La vie n’est pas faite que d’objets. Elle est faite aussi de ceux qu’on aime.

VML 

Le canevas de cet atelier-lecture d’1h30 est disponible sur le Drive à la rubrique divers.