Après avoir lu les albums, les élèves ont travaillé en groupe pour rechercher des mots-clés, principalement des verbes, propres à chaque histoire, en complément de celui choisi par Livralire pour le prélude de mise en bouche.

Ils ont présenté leur collecte sous la forme de nuages de mots. Sur le générateur en ligne Wordart, ils ont choisi un fond graphique évocateur dans laquelle agencer les verbes.
Exemples : une étoile pour Il était une forme, un sprinteur pour Il court ! (cliquez pour agrandir).

Le tout est magistralement exposé au CDI.

Christine Galaverna, professeure documentaliste, Collège Gaston Ramon, 89190 Villeneuve-l’Archevêque

Si l’on en juge par le succès qu’elle a remporté à chaque lancement 1.2.3 albums, la lecture épicée d’Il était une forme est une réussite même en grand groupe. Le déroulé enjoué est, au dire des participants, à l’image de la lecture savoureuse de l’album créé par Gazhole & Cruschiform.

Parti a été pris de raconter l’histoire en six épisodes sous la forme d’un plateau à neuf cases où placer les dessins géométriques. Le passage de l’un à l’autre se fait par un recouvrement de feuilles blanches et une ou deux frappes de triangle.

Les invités assis* autour de la table gèrent les manipulations et font les voix secondaires au fur et à mesure de l’avancée du récit (Les distribuer avant  chaque épisode). Les autres sont debout, en spectateurs. Le narrateur principal dispose de schémas d’installation, posés sur un tabouret à sa gauche, avec les pochettes contenants les supports papier de chaque épisode (texte du narrateur, texte des voix secondaires, les visuels numérotés).

Ceux qui connaissent déjà l’album riront de cette mise en scène, les autres se régaleront ensuite avec la version papier originelle et originale !

*pour faciliter le tournage, les complices étaient debout.

Nicky & Vera, c’est l’histoire vraie de Nicholas Winton, un banquier anglais qui sauva 669 enfants juifs tchèques en 1939, organisant leur transfert ferroviaire en Angleterre.
C’est en emmenant son fils dans sa ville natale de Prague pour ses 15 ans, que Peter Sis, installé aux USA, a eu vent de ce héros très discret dont on fêtait le 100e anniversaire. Il fait des recherches et compose un texte et des images avec le talent qu’on lui connaît.

La lecture de l’album demande :
– de bons yeux :  la typographie est de petite taille, le trait minutieux et fouillé.
– de l’attention : les parcours de chacun (le sauveur et l’enfant sauvée) alternent au fil du déroulement de leur vie.

Pour permettre au plus grand nombre de profiter de cette histoire très forte, la lecture épicée créé par Livralire prend le parti de faire apparaitre successivement sur trois chevalets : Peter Sis, Nicholas Winton puis Vera, une des enfants sauvés retrouvés  soixante ans après.

Cette lecture partielle ne remplace pas la lecture intégrale de l‘album, mais elle l’encourage et la facilite.

L’Expédition de Stéphane Servant et Audrey Spiry, éditée par Thierry Magnier, c’est l’histoire d’une vie, présentée comme un carnet de voyage poétique et dynamique avec pour chaque tranche d’âge (enfance, jeunesse, adulte et vieillesse) des occupations, des rêves, des obstacles, des rencontres et des chansons !

D’où l’idée, pour la « lecture épicée », de composer une frise de verbes d’action. On les pose au fil de la lecture du texte, à une seule voix (comme sur la vidéo ci-dessous) ou à quatre voix, une par figurine. Le son de la mer (ocean-drum ou enregistrement) peut être envoyé par un complice qui répète l’encouragement :  En avant toute, plus loin plus loin…

Cette lecture interprétative*, est suivie de la lecture intégrale de l’album par quatre personnes (une par tranche d’âge) placées dans l’assistance, face à une cinquième qui, livre en mains, tourne les pages face au public.

Le public sera invité à rebondir sur ce parcours de femme battante à partir des verbes ou des illustrations foisonnantes d’Audrey Spiry que chacun aura pu, aussi, dévorer des yeux de près !

*dessins : Marie Anne Wettstein.

Premiers retours :
« La lecture épicée de L’expédition avec des élèves d’Ulis et des  jeunes en situation de handicap, que du bonheur ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas passé un si chouette moment au CDI. En projet : un atelier maquette et un atelier écriture à partir des verbes. »

« Les vieilles dames du foyer-logement, d’abord touchées par la poésie du texte, ont été éblouies par l’illustration de l’album. »

« L’attention des patients du Centre Médico-Psychologique d’Argenton (Indre) a été nourrie par la mise en scène de la lecture épicée et la poésie du texte que nous avons prolongée avec à la chanson « Savoir aimer » de Florent Pagny. Nous avons ensuite cherché ensemble les verbes communs aux deux oeuvres. Avec leur animatrice, chacun choisira un de ses verbes et inventera un acrostiche. »

 

En plus de la présentation des albums à mes deux classes de 6e, nous avons animé, la documentaliste et moi, à la pause méridienne, une séance ouverte à tous les élèves du collège intéressés et aux membres du personnel disponibles.

Le prélude a beaucoup plu !

A la question, quel album aimeriez-vous lire de suite ?  Le Berger et l’assassin a été le plus cité !

Le projet donne des envies. Une collègue d’anglais présente, qui avait assisté l’an passé à une lecture épicée faite par ses élèves, envisage cette année de faire lire à voix haute un album en anglais à ses élèves.

Delphine NAUCHE, professeur de lettres, collège de Pont de Vaux (01)

Comme promis lors des lancements, j ‘ai imaginé pour la lecture collective du Berger et l’Assassin une version feuilleton en 8 épisodes, à trois voix comme la lecture épicée « one shot ».

Le texte reste dense, sinon il perd saveur et force.  Mais il est découpé en huit séquences*, chacune introduite par un carton-titre de type résumé (photo du premier ci-dessus) et illustrée par une reprographie d’un visuel du livre.

Cette autre lecture épicée devrait faciliter la compréhension et permettra d’associer des lecteurs différents à chaque épisode. (Pensez à utiliser les étiquettes de table avec les noms assassin et berger, fournis dans le texte de la première lecture épicée).

*Vous trouverez les deux fichiers dans le drive/ lectures épicées/ le berger et l’assassin : feuilleton texte (word) et feuilleton cartons titres (pdf)

VML

Deux classes de 5e ont embarqué dans 1.2.3 albums au collège Lazare Carnot à Nolay (21).

Après avoir présenté aux jeunes le projet et les albums, la professeure de lettres et moi leur avons lu des interviews de Regarder les mouches voler.

Puis nous les avons invités à lire en solo ou duo les albums mis à leur disposition au CDI et en salle d’études.

Les lecteurs notent leur nom et leur avis sur une fiche glissée dans le livre et matérialisent leur impression générale par des graines qu’ils mettent dans le bocal correspondan t:
Haricot rouge = J’ai adoré / Maïs = J’ai bien aimé
Flageolet = J’ai moyennement aimé  / Pois chiche = Je n’ai pas aimé

Nous organiserons ensuite différents partages. Et nous proposerons à des volontaires d’animer des lectures pour leurs camarades de troisième mais aussi avec des groupes en dehors du collège.

A suivre…
Anne Guillemaux, professeure documentaliste

Les échos se multiplient et sont unanimes sur l’intérêt de faire observer les couvertures « détourées » des albums. Le public joue le jeu, relève des indices, invente un titre et est impatient de savoir de quoi il retourne !
Exemples :

A Talant (21).
Première rencontre intergénérationnelle cordiale et riche entre la classe ULIS du collège Boris Vian et les résident.e.s du village bleu de Talant, qui accueillent les jeunes.

Deux ou trois élèves et un ainé s’installent autour d’une table avec une reproduction  muette d’une couverture et quatre questions :  Que voyez-nous ? / Quelles couleurs ? /  Quelle histoire entrevoyez-vous ? / Quel titre donneriez-vous à l’album ?

Voici les titres proposés pour trois des quatre albums présentés :
Une nouvelle vie à Londres pour une jeune fille (Vera) qui a quitté sa famille, ses animaux, sa vie à la campagne pour aller en Angleterre avec ses souvenirs.
Le volcan et le berger, dont l’habit ne laisse pas supposer qu’il s‘agit d’un peintre (Hokusai).
Perdue dans l’océan pour l’héroïne de l’Expédition à qui, Marie-Thérèse, une des résidentes a immédiatement associé Poucette, conte de Grimm qu’elle lira à la prochaine rencontre.

A suivi le feuilletage des albums puis un petit goûter.
Les élèves découvriront les quatre autres illustrations dans le cadre de leur atelier hebdomadaire au CDI.

A Givry (71), résidence des Sept fontaines.
Les dames s’avèrent de fines observatrices, trouvant des indices jusque dans les détails. Huit titres sortent de leur cogitation collective :
Toujours plus ! / Seule face à l’océan / Là-haut sur la montagne / Réflexions d’un singe solitaire / Renaissance / Géométrie / Pèlerinage / Une fugue.
Le prélude joué la séance suivante révélera les véritables titres et les contenus.

A Chalon (71), collège Camille Chevalier.
Des élèves allophones scrutent attentivement la couverture de Nicky & Vera.
La fille n’a qu’une chaussure. Elle est peut-être orpheline. Elle fuit sa famille à moins qu’elle ne cherche ses parents. Pourquoi a–t-elle un cheval sur la tête ? Est-ce parce qu’elle aime les chevaux ou parce qu’elle monte à cheval ou se déplace à cheval ? Sur les côtés, des trains ou des cars ? Un tout petit bonhomme sous Bib Ben ! Qui peut-il bien être ? Deux couleurs : le bleu et le jaune. Pourquoi l’ombre de la fillette est bleue ?

VML

Pour lire en groupe, Livralire crée pour chaque album, une lecture dite « épicée », c’est-à-dire une lecture à voix haute, intégrale ou aménagée (partielle ou/et découpée), brute ou mise en scène, dynamique et coopérative (plusieurs voix possibles), inspirée par des éléments visuels ou narratifs qu’elle souligne ou éclaire.

Les lectures épicées aident à la compréhension, apportent du piquant, donnent une place active aux auditeurs, cadencent les rencontres, varient les séances.

C’est un tremplin pour la lecture individuelle intégrale ou ça la remplace pour ceux qui n’ont pas les compétences nécessaires, l’album papier étant à portée de main des auditeurs.

C’est une trame dont peuvent s’emparer les lecteurs pour passer l’histoire à d’autres, comme narrateurs principaux ou voix secondaires.  « Chaque classe engagée  (6e et CM2) est responsable d’une lecture épicée ». « Notre classe Ulis prépare une lecture épicée pour les parents, une pour une autre classe ».  « Les ainés en préparent une, les jeunes une autre ».

C’est un produit durable. «Pas une semaine au CDI où je ne ressorte une lecture épicée  des années précédentes et l’album qui lui correspond pour étayer une thématique travaillée par un prof ou pour un accueil de classe ».

C’est un moyen de faire connaître le projet et de faire tomber les a priori sur les albums.

Pour la 17e édition, Livralire fournit aux participants les canevas et les visuels qui permettront :
– des lectures de type interviews pour Regarder les mouches voler.
– des lectures de type kamishibaï pour Il court, Nicky & Vera, Hohusai et le Fujisan.
– des lectures théâtralisée pour Le printemps d’Aubaka, Le berger et l’assassin.
une lecture interprétative pour L’Expédition.
– u
ne lecture – jeu pour Il était une forme.

Nota bene : Les lectures épicées des titres en bleu ont été filmées et seront mises en ligne sur le blog.

Pour ceux qui sont encore dans les préparatifs et qui hésiteraient ou oublieraient, je rappelle que :
Ça peut être bien d’imprimer les textes bruts des albums et de les mettre à disposition des enseignants ou des lecteurs dans des pochettes séparées. Exemple : dans une résidence Ages & Vie, j’ai regroupé les textes dans un dossier dans la caisse d’albums en accès libre, pour les lectures individuelles, sachant qu’une fois par mois on aura une lecture épicée collective.

.
Ça peut être suffisant de faire lire les couvertures détourées (disponibles sur le drive) pour ouvrir l’appétit de lecture, si on n’a pas le temps de préparer le prélude.

C’est plus dynamique de jouer le prélude en associant les lecteurs comme je l’ai fait avec des ainés. Avant de commencer en solo à la table, j’ai distribué les albums avec le texte correspondant (voix secondaires en gras). Deux personnes se sont chargées des triangles. Le final s’est fait simplement de leurs chaises, en cercle, les livres sur les genoux.
Le simple feuilletage des albums a déjà suscité des réactions :
– Les images des grands albums sont magnifiques !
– Je lirai Il court avec ma petite fille passionnée d’athlétisme.
– Incroyable, j’ai l’âge de Vera.

J’ai suggéré à une grande lectrice de lire à voix haute les albums à une dame qui voit très peu et qui adore les histoires.

A suivre !
VML