coeurptDes collégiens d’Aigle, fins observateurs des illustrations de l’album ont repéré une erreur dans le dialogue échangé, page 26, sur les gants rouges en forme de cœur. Oleg a changé par erreur de nom. Il s’appelle Piotr. Pour eux, ces gants montrent qu’au moment où leur sœur est en danger, les frères trouvent enfin le moyen de lui exprimer leur amour – par l’intermédiaire des petits billets – et rendent désormais le combat inutile. Finalement, on entend à peine parler de l’adversaire -Samira– et le combat se résume à une page vide (avec comme seuls symboles, le mouvement et la couleur), car c’est aussi et avant tout un combat contre elle-même que mène Brindille : découvrir les vrais sentiments au-delà des apparences. Pas surprenant qu’elle dépose donc définitivement ses gants.

jacqhettebrindilleptEn ouvrant la jaquette (qui a malheureusement disparu dans la dernière édition de l’album) les élèves ont tout de suite remarqué cet effet de miroir qui confirme ce combat contre elle-même, entre Brindille et Pavlina, entre la fragilité et la force, l’amour et la violence. Certains ont vu que les deux B de Brindille formaient comme le dessin d’une coupe et ont reconnu un cœur dans la partie du bas, qui fait écho au cœur formé par les gants de boxe. Sa coupe à elle, c’est d’avoir reçu l’amour de ses frères. C’était peut-être ça l’ultime défi semble nous dire le chat malicieux : pas seule contre tous, mais seule face à elle-même !

seuleavecchatpt La lecture leur a inspiré des débuts d’histoires de vie aux titres suggestifs : Trois ou quatre frères, quelle galère ! Trois ou quatre frères, quelle bonne affaire ! Trois ou quatre sœurs, quel malheur ! Trois ou quatre sœurs, quel bonheur !

Dominique Grob

Ce n’est pas une surprise. La vie des gens vous inspire.
Il y a les jeunes qui font appel à des témoins dont ils tirent le portrait.
Il y a les élèves qui font leur autoportrait avec le professeur d’art plastiques, décrivent leur objet avec le professeur de lettres, tapent leur texte en séance informatique.
Il y a les aînés qui, avec le personnel, se font prendre en photo et colorient leur objet fétiche.

Mais il y a aussi :

Au campus 93 :

fifreptfifre2pt 
Des illustrations à la manière de …

Avec leur professeur d’arts plastiques, les cordonniers dessinent des petits fifres façon Enki Bilal : collages, coloriage, pastels et des découpages.

  

 Au collège d’Aigle (Suisse) sont en cours de réalisation:

marronnier aigleUn concours photo à partir de Toujours debout. On a tous un arbre qui nous parle. 
Invitation : Pense au marronnier de place du marché. Photographie un arbre qui te plaît et donne-lui la parole. Suggestion Livralire : une simple phrase du style, je me souviens.

faimptDes réalisations d’affiches inspirées de Rêve sans faim.
Invitation : Recherche de slogans, création de poèmes écrits en noir sur des fonds faits avec des matériaux de récupération et des éléments de nourriture : graines, riz, mais, farine, épices, etc.

Un appel à écriture à partir de la dernière image de Brindille.brindillegantpt

Invitation : Ecris un texte qui accompagne l’illustration de la dernière page de l’album. Fais en sorte que la première lettre
dessine un élément qui fait sens comme
les lettrines de l’album : le s de la corde à sauter, le p du piano, etc…

Et vous ? Quelle idée sur quel album ?

VM L 

Ehpad de Semur en Brionnais (71) : 24 résidents réunis autour d’Emile, le petit Fifre.

semurptOn commence par situer l’histoire en utilisant l’introduction des lectures épicées. On fait deviner par une série d’indices le mot Paris et « 19 ème siècle » : une formalité pour le groupe qui répond presque spontanément. On parle de l’époque et du peintre Manet…. Les discussions vont déjà bon train. Va-t-on pouvoir commencer la lecture ?
Puis nous lisons à deux voix ce qui rend l’histoire plus vivante et aide le public à se concentrer. Les images sont montrées au fur et à mesure. On entend quelques rires et on sent les regards qui ne décrochent pas.

S’ensuivent
Des commentaires :
– J’espère qu’il pourra manger ce bout de chou.
– Le petit fifre ne sait ni lire ni écrire. Les enfants de troupe étaient appelés aux repas par le clairon, par une sonnerie militaire typique.
– Avant c’était différent, beaucoup d’enfants avaient la vie dure et étaient malheureux. L’autorité ils connaissaient.
– Je pense qu’il serait bien de lire cette histoire aux jeunes. La vie est si facile maintenant lorsque l’on est jeune.
– Le livre est bien imagé. C’est une belle histoire avec des mots simples et une progression agréable à écouter.

Des évocations et des souvenirs :
– Ce livre me fait penser à un de mes cousins qui était un enfant de troupe à Billon. Lors de la guerre 39-45, le drapeau de l’école a été brûlé et chaque petit morceau restant distribué aux enfants. C’était un bel acte national pour que les allemands ne s’en emparent pas. Mon cousin l’a toujours gardé en souvenir.
– L’école des enfants de troupe existe toujours à Autun. Il s’agit d’un lycée qui accueille des enfants de la 6ème jusqu’aux études supérieures. C’est aujourd’hui une école militaire avec entrée sur sélection.
– Savez-vous que c’est du mot fifre que vient l’expression : ça ne m’a pas coûté cher, juste quelques fifrelins.

On parle de la fanfare de Roanne, pas loin de Semur, nommée les fifres Roannais. On se dit qu’on pourrait peut être faire en sorte de l’écouter. Et, pour finir, quelques messieurs se mettent à chanter tous en chœur un chant de soldat français :
La France est notre mère
C’est elle qui nous nourrit
Avec des pommes de terre
et des fayots pourris.

Murielle, animatrice

Un gland. Un gland rondouillard. En huit mois, ça devient  quoi ? Une pousse

Une pousse costaude, ça deviendra quoi ?  Un arbre

Un arbre qui sera peut être « Toujours debout » cent ans après sa naissance 

En 2009, Didier Jean & Zad créent leur « cabane d’édition » : 2 Vives Voix. A leur catalogue, des livres aux thématiques fortes comme Paris-Paradis dont beaucoup attendent la suite à paraitre en 2015.

En février 2014, ils reçoivent une lettre de l’avocate représentant les éditions De vive voix, éditeur de livres-CD, les informant que leur nom, 2 Vives Voix, portait préjudice à la marque de son client.
Ils optent pour un changement de nom qui, bien que douloureux et coûteux, leur parait préférable à une longue procédure judiciaire à l’issue hasardeuse.

2 Vives Voix devient UTOPIQUEwww.utopique.fr )

utopiquept

Utopique : nouveau nom qui ne nous étonne pas quand on sait le petit grain de folie qu’il faut pour éditer et durer quand on n’a qu’une « cabane »
Utopique : appellation qui fait écho à la citation de Friedensreich Hundertwasser, en exergue sur leur catalogue et que bien des voyageurs-lecteurs d’1, 2, 3 albums pourraient faire leur :
«  Si quelqu’un rêve seul, ce n’est qu’un rêve. Si plusieurs personnes rêvent ensemble, c’est le début d’une réalité  »
VML

argentonptMars 2014 : troisième rencontre entre des élèves de CM2 de l’école George Sand et les résidents de l’EPHAD du Clos du verger et les bibliothécaires. Thème : la place de la femme dans la société.

Le mois précédent,  l’animatrice de l’EPHAD a eu à sa disposition  La Reine du Niagara, les CM2 Brindille. Les deux publics échangent leur point de vue. Deux résidentes racontent  La Reine du Niagara,  images à l’appui. Les enfants invitent  les résidents à participer à un jeu de mimes autour des métiers et des loisirs propres à chaque sexe. Les filles présentent des métiers et activités plus réservés aux garçons et l’inverse pour les garçons.  Ensuite les élèves lisent un poème qu’ils ont écrit en classe sur la trame de celui de Robert Desnos.

L’éboueuse et l’esthéticien

Une femme éboueuse
Etant très généreuse
Ca n’existe pas, ça n’existe pas
Un homme esthéticien
Se faisant refaire les seins
Ca n’existe pas, ça n’existe pas
Une femme militaire
Tuant un mercenaire
Ca n’existe pas, ça n’existe pas
Un homme jouant aux barbies
Vivant en Colombie
Ca n’existe pas, ça n’existe pas
Une femme astronaute
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Dans le Cher, une bibliothécaire jeunesse découvre 1, 2,3 albums par internet. Conquise, elle montre le blog à sa directrice et propose de lancer ce projet dans le collège de sa ville. La documentaliste se dit intéressée. Elles viennent toutes les deux à Coulandon (BDP Allier) pour assister au lancement de la 8e édition.
En janvier, elles jouent la scénographie préparée par la bibliothèque devant deux classes 6e.
Les jeunes apprécient mais c’est …fini. La bibliothécaire rappelle à la documentaliste qu’elles ont, via la liste de diffusion et le blog, des outils de lectures épicées et de lectures partagées.

Quelque temps plus tard, la bibliothécaire profite d’un atelier de lecture à voix haute qu’elle anime au collège pour sonder les jeunes. Un élève sur vingt a lu la sélection entière, la moitié n’a rien lu et la plupart ont lu celui qui avait le moins de texte. Une poignée a lu 2 voire 3 albums.
Diagnostic : rien n’a été fait pour accompagner la lecture. Pire : les albums sont sous clé. Il faut les réclamer. Ils ne doivent pas quitter le CDI.

La bibliothécaire rebondit. Dans le cadre de son atelier, elle fait lire en polyphonie : Un rêve sans faim (David François) qu’elle a inscrit dans le Printemps des Poètes. Elle fait partager les impressions de lecture sous le regard de la documentaliste qui reconnait qu’il y a un manque de motivation… de la part des élèves !

Suite à son SOS frustration, la bibliothécaire et moi avons, un échange téléphonique. Nous vérifions encore une fois que :
– Le partenaire naturel n’est pas forcément le bon. Ce n’est pas un profil de poste qui le détermine mais un profil humain (compétence, dynamisme, intérêt).
– La mise en appétit des jeunes (par la scéno) ne suffit pas. Il faut ensuite les aider à manger et à digérer les histoires et les illustrations.

Je lui conseille d’intégrer 1, 2, 3 albums dans son atelier puis de donner aux élèves de l’atelier l’occasion d’aller lire et dire les albums devant des profs et des jeunes du collège. Ce faisant, ils deviennent lecteurs et peuvent réussir à contaminer des adultes qui seront alors de nouveaux partenaires pour l’an prochain.
VM Lombard

Au campus des métiers (93) nouvel épisode de lectures partagées avec, cette fois, des apprentis cordonniers.
Rencontre 1 :
Lecture libre : chacun est invité à lire au moins un album de son choix puis à donner une impression.
Succès de Brindille : Elles ont peur les filles aujourd’hui, c’est pour ça qu’elles combattent. C’est une fille qui a du courage pour se déterminer dans la société.
Intérêt pour Un rêve sans faim : Pas drôle mais beau message.
Incompréhension de Va-t-en guerre : Elle n’a pas de sens cette histoire. Pour faire la guerre, il faut être deux.
Brainstorming autour du mot lire :
S’informer- transporter- rechercher-courir- évasion- mal aux yeux -culture générale- voyage -chant -perte de temps -pleurer -plaisir -rêver –ennuyer- s’instruire- chanter- découverte –action- courage -volonté – comédie – analphabète- aventure- cancre- plaisir – mission

Rencontre 2 :
Préparation de la lecture polyphonique de Brindille sur la base de la lecture épicée de Livralire.
Les jeunes sont motivés. Celui qui, au départ, ne veut faire que le gong, demande à lire. Un élève ultra faible percute tout ce que je lui demande de faire et est de loin le plus investi. C’est un très bon moment d’échanges et de « rigolade ».

Rencontre 3 :
Le lendemain, petite frayeur. Aux deux premiers cours de la journée, deux élèves dont le narrateur sont absents. Et leur professeur de cordonnerie vient sur un jour où il n’a pas cours normalement ! Le coup est-il prémédité ? Ils arrivent à l’heure dite, 10h, fiers comme des paons! Ils sont excités et impatients. On descend à l’atelier de pratique.
brindillecreteil1Très concentrés, les sept font leur lecture de Brindille, devant leur professeur de cordonnerie, leur assistante d’éducation référent et le CPE qui, emballés, ont eux mêmes envie de lire l’album. S’en suit un très joli moment d’échanges et de convivialité au milieu de leurs affaires et du matériel. Mehmet explique à son prof qui veut prendre une photo que Mickaël et Okan n’ont pas d’images dans les mains parce que ce sont les narrateurs. Clin d’œil avec collègue : tiens donc, ils ont assimilé quelque chose de la construction d’une fiction.
On partage un gâteau que j’ai fait. Enzo me remercie en me disant qu’il aime bien ces moments de convivialité et de partage. Je confirme : 1, 2, 3 albums crée du lien.

Ce n’est pas fini
Le professeur de pratique est super content. On prend rendez-vous pour la semaine suivante pour lui faire une lecture de Paris-Paradis ! En plus, il nous prête sa guitare pour une séance prévue avec les agents de sécurité autour de la Vie des gens. C’est une autre histoire …
Cécile BEYER, documentaliste, Centre de Ressources, Campus 93

Pour faire connaître 1, 2, 3 albums et pas seulement 
Pour partager des expériences des lectures partagées avec des patients, des ainés, des personnes dépendantes 
Pour présenter des livres adaptés et avoir des outils pour les promouvoir

Livralire animera une journée de formation, financée par l’ARS et la DRAC Bourgogne
Jeudi 22 mai
9h30-16h30
CHS La Chartreuse- 1 bd Chanoine Kir
21000 Dijon

Programme : La lecture partagée. Quels livres ? Quels moyens ? Sous quelle forme ?
Pour quelles ouvertures artistiques et sociales ? Quels liens avec l’extérieur ? Quels impacts ?

Fiche détaillée et inscription sur demande à : formation[arobase]livralire.org
Renseignements : 03 85 98 92 15 ou 06 68 38 14 44

On compte sur les voyageurs actuels pour diffuser largement l’information auprès des établissements de leur commune concernés.

Premier voyage dans les albums pour notre collège Les Chenevières à Jaligny-sur-Besbre dans l’Allier.
Avec Madame Geuens, professeur de français, nous avons joué la scénographie aux élèves de 6e. Grand succès.

tryptiqueptPuis, en partenariat avec le Centre Social et Rural de Jaligny, nous avons accueilli au CDI quatre personnes du pays Bourbonnais qui ont fait une lecture à voix haute de deux histoires de l’album  La vie des gens et ont, comme Liliane et son foulard,  raconté un bout de leur vie  à l’aide d’un objet fétiche.

 Les élèves ont ensuite tiré un portrait de chaque personne. Les triptyques (portrait, objet et texte encadrés) sont exposés au CDI puis le seront aux  26e journées littéraires à Jaligny.
Marjolaine Fournier, documentaliste

Liliane lilianept echarpelilianept Le témoignage de Liliane :
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